Les Nations Unies imposent l’obligation de justifier tout veto

  27 Avril 2022    Lu: 380
Les Nations Unies imposent l’obligation de justifier tout veto

L’Assemblée générale des Nations unies a adopté mardi par consensus une résolution obligeant les cinq membres permanents du Conseil de sécurité à justifier leur recours au veto.

Ciblant directement les États-Unis, la Chine, la Russie, la France et le Royaume-Uni, seuls détenteurs du veto, la mesure initiée par le Liechtenstein a vocation à leur « faire payer un prix politique plus élevé » lorsqu’ils auront recours au veto, résume un ambassadeur. La réforme poussera-t-elle les cinq membres permanents à moins utiliser le veto prévu par la Charte des Nations unies ? Ou aura-t-elle un effet incitatif à en provoquer sciemment davantage contre des textes d’emblée inacceptables ?

L’avenir le dira. Certains pays pourraient pousser les États-Unis à utiliser leur veto sur des textes liés à Israël. De son côté, Washington pourrait mettre au vote au Conseil de sécurité un projet de résolution renforçant les sanctions contre la Corée du Nord, en discussions maintenant depuis plusieurs semaines, en sachant que Moscou et Pékin y mettraient leur veto.

Interrogé sur la réforme lors de son premier déplacement en Russie depuis l’invasion de l’Ukraine, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a souligné être « très favorable à un usage modéré du droit de veto ». « Le veto a probablement été utilisé trop de fois. Dans de nombreuses circonstances, il est utilisé sans que les intérêts vitaux d’un pays n’existent », a-t-il ajouté. Depuis le premier veto jamais utilisé (par l’Union soviétique en 1946 sur le dossier syrien et libanais), la Russie y a recouru 143 fois, loin devant les États-Unis (86 fois), le Royaume-Uni (30 fois), la Chine et la France (18 fois chacune).

Avancée pour la première fois il y a deux ans et demi, la réforme adoptée mardi par les 193 pays membres de l’Assemblée générale prévoit leur convocation « dans les dix jours ouvrables suivant l’opposition d’un ou plusieurs membres permanents du Conseil de sécurité, pour tenir un débat sur la situation dans laquelle le veto a été exprimé ». Près d’une centaine de pays avaient rejoint le Liechtenstein pour co-parrainer ce texte, dont les États-Unis très rapidement, le Royaume-Uni et la France in extremis à l’unisson avec le reste des membres de l’Union européenne.

AFP


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