«Nous alertons tout le monde sur le fait qu'aucun autre pays hormis la Russie n'a jamais tiré sur des centrales nucléaires. C'est la première fois dans notre histoire, la première fois dans l'histoire de l'humanité. Cet Etat terroriste a maintenant recours à la terreur nucléaire», a-t-il affirmé dans une vidéo publiée par la présidence ukrainienne.
«L'Ukraine compte quinze réacteurs nucléaires. S'il y a une explosion, c'est la fin de tout. La fin de l'Europe. C'est l'évacuation de l'Europe», a-t-il poursuivi. Et d'ajouter : «Seule une action européenne immédiate peut stopper les troupes russes. Il faut empêcher que l'Europe ne meure d'un désastre nucléaire».
Selon Kiev, un bombardement russe a touché aux premières heures de vendredi la centrale atomique de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, située dans le centre de l'Ukraine et qui compte six réacteurs. Selon Zelensky, des chars russes ont ouvert le feu sur la centrale. «Ces chars sont équipés de viseurs thermiques donc ils savent ce qu'ils font, ils s'étaient préparés.»
Un incendie s'est déclaré ensuite dans un «bâtiment pour les formations» et un laboratoire du site, mais la sécurité nucléaire de ce dernier est pour l'heure «assurée», ont indiqué les autorités ukrainiennes. À 5H50 locales (3H50 GMT), les secours ukrainiens ont indiqué que l'incendie continuait de ravager ce bâtiment sur une surface de 2000 m². Ils ont affirmé avoir finalement pu intervenir à l'aube, après avoir, selon eux, été privés d'accès au site par les troupes russes.
Selon les secours ukrainiens, une quarantaine de pompiers et une dizaine de véhicules sont impliqués dans l'opération. Par ailleurs, aucune victime n'est à déplorer pour l'heure, toujours selon cette source.
Les niveaux de radioactivité restent inchangés sur le site de la centrale et l'incendie n'a pas affecté les équipements «essentiels», a indiqué de son côté l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), citant le régulateur nucléaire ukrainien.
Le 24 février, des combats avaient déjà eu lieu près de l'ancienne centrale de Tchernobyl, à une centaine de kilomètres au nord de Kiev, et qui est désormais entre les mains des troupes russes. «Des centaines de milliers de personnes ont souffert des conséquences (de Tchernobyl), des dizaines de milliers ont été évacuées. La Russie veut répéter cela, et est déjà en train de répéter cela», a affirmé vendredi Volodymyr Zelesnky.
AFP