La délégation ukrainienne est arrivée, lundi matin, dans la région de Gomel, en Biélorussie, qui borde les deux parties au conflit. La délégation russe s'était rendue sur les lieux dimanche.
Au terme de cinq heures de discussions, les deux parties ont convenu d'organiser un deuxième cycle de pourparlers afin de parvenir rapidement à un cessez-le-feu.
Vladimir Medinsky, le conseiller du président russe Vladimir Poutine, a déclaré que tous les points à l'ordre du jour avaient été discutés un par un. "Nous avons identifié certains points sur lesquels nous pouvons adopter des positions communes", a-t-il déclaré.
Soulignant qu'ils se sont mis d'accord sur la poursuite du processus de négociation, il a indiqué que le prochain cycle de pourparlers aura lieu à la frontière biélorusse-polonaise dans les prochains jours.
Medinsky a ajouté que chaque délégation s'entretiendra avec le président de son pays avant la prochaine réunion.
Le conseiller présidentiel ukrainien Mykhailo Podolyak a déclaré aux médias que le principal sujet des discussions était la cessation des hostilités sur le territoire ukrainien et la conclusion d'un cessez-le-feu.
Signalant que les grandes lignes d'une série de questions ont été déterminées par les parties, il a déclaré que les négociateurs se rendront dans leurs capitales respectives pour donner suite à ces décisions.
Le ministre biélorusse des affaires étrangères, Vladimir Makei, a déclaré que les discussions entre la Russie et l'Ukraine étaient extrêmement importantes.
Il a déclaré que des "accords prudents et encourageants" avaient été conclus, à la lumière des déclarations finales des deux délégations.
Et d'ajouter qu'ils sont heureux d'accueillir un tel événement en Biélorussie, car son pays est prêt à faire le nécessaire pour résoudre toutes les crises et tous les problèmes.
Le président russe Vladimir Poutine a ordonné, jeudi dernier, une intervention militaire en Ukraine, quelques jours après avoir reconnu deux enclaves séparatistes dans l'est de l'Ukraine.
Cette intervention militaire a suscité un tollé au sein de la communauté internationale, l'Union européenne, le Royaume-Uni et les États-Unis ayant adopté une batterie de sanctions économiques à l'encontre du Kremlin.
La Russie s'est trouvée d'autant plus isolée que ses compagnies aériennes se sont vues interdire l'accès à l'espace aérien européen ainsi qu'à l'espace aérien canadien, tandis qu'un certain nombre de ses banques ont été exclues du système bancaire international SWIFT.
Selon des responsables de l'ONU, au moins 102 civils ont été tués en Ukraine à ce jour, alors que plus de 500 000 autres ont fui le pays.
Les autorités ukrainiennes affirment, quant à elles, que plus de 350 civils ont été tués et plus de 1 600 autres ont été blessés lors des opérations menées par les forces russes.
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Les négociations entre la Russie et l'Ukraine ont commencé lundi au Bélarus, premiers pourparlers entre les deux pays depuis le début de l'invasion de l'Ukraine lancée par Moscou, selon l'agence de presse d'État bélarusse BELTA.
Le conseiller du Kremlin Vladimir Medinski préside la délégation russe, tandis que celle de Kiev est conduite par le ministre ukrainien de la Défense Oleksiï Reznikov, venu en tenue militaire kaki.
«Vous pouvez vous sentir entièrement en sécurité», a déclaré en les accueillant le chef de la diplomatie bélarusse, Vladimir Makeï.
Par la voix de son porte-parole Dmitri Peskov, le Kremlin a déclaré ne pas vouloir «annoncer» sa position lors de ces négociations qui «doivent se faire dans le silence».
Pour Kiev, «la question clé est un cessez-le-feu immédiat et le retrait des troupes (russes) du territoire ukrainien», a indiqué lundi la présidence ukrainienne.
Les pourparlers se tiennent dans l'une des résidences du président bélarusse Alexandre Loukachenko sur la frontière ukraino-bélarusse, dans la région de Gomel, non loin de la centrale nucléaire accidentée de Tchernobyl, qui est en territoire ukrainien.