Sous-marin russe au large de la France: une "démonstration" de Moscou

  11 Mars 2016    Lu: 819
Sous-marin russe au large de la France: une "démonstration" de Moscou
Un sous-marin nucléaire russe a été repéré début janvier dans le Golfe de Gascogne, selon le magazine L`Obs. Il pourrait s`agir d`une opération pour tester les défenses françaises.
Qu`avait à faire un tel sous-marin si près des côtes françaises ? Les sous-marins nucléaires lanceurs d`engins (SNLE) russes sont plutôt cachés dans le grand Nord avec leurs missiles de 10.000 km de portée. Pour Vincent Jauvert, le journaliste du Nouvel Obs, qui a sorti l`affaire, il pourrait s`agir d`une sorte de coup de poker, afin de voir si l`autre est capable de vous repérer. "C`est sans doute pour tester les défenses françaises" explique-t-il, rappelant que "le but est d`être totalement invisible pour frapper à n`importe quel moment".



Ni le ministre de la Défense français, ni l`Etat-major de la Marine nationale ne veulent confirmer l`information. Mais personne ne dément non plus. Officiellement, il n`y a jamais de communication sur l`activité sous-marine "pour protéger la liberté de mouvement de nos propres sous-marins", justifie un officier.

La Marine confirme toutefois que l`activité navale russe n`a jamais été aussi forte depuis la guerre froide, y compris en Atlantique. En décembre 2015, le Rostov, sous-marin classique, avait traversé le golfe de Gascogne au grand jour pour aller en Syrie. En février dernier, les Britanniques ont subi plusieurs incursions, au point de devoir faire appel notamment à la Marine française pour les détecter.

Un message de Moscou

Pour Tatiana Kastouéva-Jean, responsable du Centre Russie N.E.I à l`IFRI, cette incursion peut être vue comme un message adressé par Moscou : "la démonstration de la nouvelle puissance retrouvée des forces armées russes". La même logique était à l`œuvre, explique-t-elle, lors de la crise ukrainienne ou plus récemment en Syrie. Et "les tirs de missiles depuis la mer Caspienne pour l`anniversaire de Poutine font aussi clairement partie de cette démonstration vis à vis des pays occidentaux".

Seulement, "les "conséquences ne sont pas toujours bien calculées", conclut-elle, "et peuvent être désastreuses pour les relations internationales, comme cela a été le cas avec la Turquie par exemple". En novembre 2015, un avion russe qui survolait la frontière turco-syrienne avait été abattu par deux chasseurs turcs.

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