«Les citoyens américains devraient partir, ils devraient partir maintenant. Nous avons affaire à l'une des plus grandes armées du monde», a déclaré Joe Biden dans une interview à la chaîne NBC, en référence à l'armée russe. «C'est une situation très différente et les choses pourraient vite s'emballer», a-t-il ajouté.
Le président américain a de nouveau dit qu'il n'enverrait pas de soldats sur le terrain en Ukraine, même pour évacuer des Américains dans l'hypothèse d'une invasion russe. Ce serait «une guerre mondiale. Quand les Américains et les Russes commencent à se tirer dessus, nous sommes dans un monde très différent», a-t-il affirmé. «Ce que j'espère, c'est que si (...) (Poutine) est assez imprudent pour y aller, il est assez intelligent pour ne rien faire qui ait un impact négatif sur les citoyens américains», a encore dit Joe Biden au sujet du président russe.
Le Canada fait des recommandations similaires. «Si vous êtes en Ukraine, vous devriez partir», indique le ministère des Affaires étrangères sur son site Internet. «L'action militaire russe en Ukraine pourrait perturber les déplacements et les services dans l'ensemble du pays. Les vols pourraient être perturbés ou annulés», dit le ministère, qui conclut: «Soyez prêt à vous mettre à l'abri.»
Le Kremlin est accusé de préparer une nouvelle opération militaire contre l'Ukraine, après l'annexion de la Crimée en 2014. Des accusations rejetées par la Russie qui affirme vouloir juste assurer sa sécurité face à l'hostilité de Kiev et de l'Otan. L'annexion de la Crimée par la Russie avait été suivie par le déclenchement d'un conflit dans l'est de l'Ukraine entre les forces de Kiev et des séparatistes soutenus par Moscou, une guerre qui a fait plus de 14.000 morts en huit ans, selon un dernier bilan de l'Onu.
L'US Navy a indiqué jeudi que quatre destroyers américains avaient quitté les États-Unis le mois dernier pour participer à un exercice naval dans la zone de la Sixième Flotte, qui couvre notamment la Méditerranée. «Ils vont participer à une série d'activités navales avec la Sixième Flotte et nos alliés de l'Otan», assure l'armée américaine.
Ces annonces interviennent au moment où, en plus des quelque 100.000 hommes massés à la frontière ukrainienne, les armées russe et bélarusse mènent de grandes manœuvres au Bélarus, ex-république soviétique frontalière de l'Ukraine, qui est elle restée un allié de Moscou. Le nombre des soldats et des équipements participant à ces exercices n'a pas été officiellement fourni, mais les Occidentaux affirment que 30.000 militaires russes ont été déployés au Bélarus dans ce cadre. La Russie a en outre annoncé jeudi l'arrivée en Crimée de six navires de guerre en vue de prochaines manœuvres en mer Noire, qui borde le sud de l'Ukraine.
Le déploiement de ces soldats a été immédiatement qualifié par la présidence ukrainienne de moyen de «pression psychologique» employée par Moscou. Sur fond de guerre des nerfs et d'intensification des efforts diplomatiques ces dernières semaines, le chancelier allemand Olaf Scholz a de son côté averti la Russie qu'elle ne devait pas sous-estimer «l'unité» et «la détermination» des Européens. Affirmant vouloir éviter que ne se produisent des «incidents malencontreux» au moment où commençaient ces exercices militaires, le chef d'état-major américain, le général Mark Milley, a eu un entretien téléphonique avec son homologue bélarusse, le général Viktor Goulevitch.
AFP
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