"L'Union européenne poursuit une politique abusive, destructrice et insensée de restrictions unilatérales contre la Russie", dénonce le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué publié le 28 janvier. Il annonce en conséquence l’élargissement de la liste des responsables et sociétés militaires de l’UE qui sont interdits d’entrée sur le territoire russe.
Les sanctions visent davantage des sociétés militaires privées agissant pour le compte de pays européens dans diverses régions du monde. Les autres personnalités concernées sont jugées par Moscou "personnellement responsables de la propagation de la politique antirusse et de l’imposition de mesures qui portent atteinte aux droits légitimes des résidents russophones et des médias".
En décembre, l’UE avait décidé d’imposer des sanctions contre le groupe Wagner et d’autres personnes qu’elle estime lui être liées. En janvier, elle a prolongé de six mois les sanctions économiques mises en place depuis 2014 en raison de la situation en Ukraine. "Ces décisions sont traditionnellement basées sur des accusations non fondées et parfois carrément absurdes", poursuit le communiqué de la diplomatie russe, blâmant Bruxelles pour ses "réflexes antirusses primitifs".
L’Union européenne a réagi le jour même en indiquant "déplorer la décision des autorités russes". "Cette décision manque de justifications légales et de transparence", indique un communiqué rapporté par l’AFP.
Crise diplomatique
Toujours vendredi, Joe Biden a annoncé l’envoi de troupes américaines en Europe de l’Est et dans les pays de l’Otan, lesquelles vont s’ajouter aux 8.500 militaires déjà présents. Lui et l’Occident estiment que la Russie se prépare à une invasion de l’Ukraine, ce que Moscou a toujours nié. De son côté, le Kremlin s’estime menacé par l’extension de l’Otan ces 20 dernières années et exige que l’Ukraine n’en fasse jamais partie.
Pendant ce temps, les dirigeants européens tentent de garder ouverte une issue diplomatique aux tensions grandissantes. Boris Johnson s'est dit "déterminé à accélérer les efforts diplomatiques et à renforcer la dissuasion pour éviter une effusion de sang en Europe".
Emmanuel Macron s’est entretenu au téléphone avec Vladimir Poutine à propos des garanties de sécurité en Europe. S’ils ont convenu de la "nécessité d’une désescalade", le Président russe a rappelé à son homologue que les réponses de l’Occident aux propositions envoyées le 26 janvier ne tenaient pas compte des préoccupations fondamentales de la Russie. Le Président de la République a ensuite fait part de cet échange au chef de l’État ukrainien Volodymyr Zelensky. Tous deux se sont accordés sur la poursuite d’"efforts en faveur de la désescalade et du dialogue".
Sputnik