L’AzVision présente le texte intégral de cet article :
« Du 24 au 26 novembre 2021, la capitale de l’Azerbaïdjan accueillait le Forum International Nizami Ganjavi, sur le thème : « Nizami Ganjavi, : un pont entre les cultures ».
Rappelons que Nizami Ganjavi était un poète-philosophe azéri du XIIème siècle, à qui l’on doit notamment le célèbre ensemble de poèmes, les « Khamsé », mais aussi des poèmes courts, les “Ghazals”, ainsi que des aphorismes, qui marquèrent profondément la culture du monde musulman.
Ce que l’on sait moins, c’est qu’il inspira l’oeuvre de Dante, de Shakespeare, de Goethe, et qu’il fut également le précurseur de ce que l’on appellera, dans l’Europe du XVIIIème siècle, la philosophie des « Lumières ».
Plus de 40 scientifiques et experts de 15 pays participaient à cet événement de grande envergure, organisé par le Ministère de la Culture azerbaïdjanais, dans le cadre de « L’année Nizami Ganjavi ».
Aux côtés du vice-premier ministre azerbaïdjanais Ali Ahmadov, du ministre de la culture Anar Karimov, et du vice-ministre de la culture Elnour Aliyev, étaient présents le ministre turc de la culture et du tourisme Mehmet Nuri Ersoy, le ministre ouzbek de la culture Ozodbek Nazarbekov, le représentant spécial du président russe pour la coopération culturelle internationale Mikhail Shvydkoy.
La France était représentée par le Dr Karim Ifrak, à l’occasion de la publication d’un remarquable ouvrage en français : « Les Ghazals et aphorismes de Nizami » , publié aux éditions Larose et Maisonneuve, et par notre directeur de la rédaction, Jean-Michel Brun, qui est intervenu sur l’influence du poète sur le Siècle des Lumières.
Dans un monde où les rivalités, les ambitions sont génératrice de conflits, dans un monde où l’individualisme et le “chacun pour soi” effacent la solidarité et le savoir vivre ensemble, le moment est peut-être venu de se souvenir des appels de Nizami à l’harmonie, à la compréhension mutuelle, au respect des autres et de l’environnement, à l’importance de la spiritualité.
C’est le message qu’ont diffusé, pendant ces 3 jours, les universitaires venus majoritairement de cette partie du monde : Turquie, Russie, Caucase, Asie Centrale, Pakistan, berceau de la pensée musulmane, qu’il importe de considérer avec attention, car il deviendra, à n’en pas douter, le centre d’un nouveau monde plus spirituel, plus harmonieux, plus pacifique, plus humain.
En marge du colloque des soirées furent organisées pour permettre aux participants de lieux faire connaissance avec les arts culinaires, la musique et la danse du pays.
Si le multi-culturalisme s’exprime de façon géographique, il s’exprime aussi dans le temps, puisque les arts azerbaïdjanais se nourrissent des traditions ancestrales, et en même temps des influences modernes, comme la peinture non figurative et le jazz.
Pour les azerbaïdjanais, Nizami est la figure emblématique de l’âme azérie. Chantre du multiculturalisme, le poète continue de nourrir l’état d’esprit de tolérance et de « laïcité inclusive » qui caractérise l’Azerbaïdjan, et dont l’Islam de France pourrait également s’inspirer. »
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