Lors du vol retour du Turkménistan, où il avait participé au sommet de l’Organisation de la Coopération Économique (ECO), Erdogan a fait des déclarations, lundi, aux journalistes qui l’accompagnaient.
Le Chef de l’État turc a d’abord voulu passer quelques messages concernant la situation économique en Turquie, marquée par une baisse de la Livre turque (TL) face au Dollar et à l’Euro, et par une inflation élevée.
Pour lui, la hausse « anormale » des cours des devises ne peut s’expliquer par de simples phénomènes économiques.
"Par l'investissement, l'emploi et la production, nous allons vaincre la hausse des prix qui s'expliquent par la hausse des devises et des mouvements qui n'ont aucune base économique", a-t-il lancé.
Le Président turc en a profité pour rappeler son opposition, de toujours, à des taux d’intérêts élevés.
"Nous allons vaincre l’inflation, et vous verrez, avant les prochaines élections (2023), l’inflation baissera à des niveaux très bas", a-t-il assuré.
Dans ce contexte, le gouvernement se prépare à soumettre aux syndicats une proposition de "hausse record" du salaire minimum.
"En fonction des discussions, nous allons prendre notre décision. Je ne crois sincèrement pas que des personnes seront renvoyées de leur travail à cause d’une hausse du salaire minimum", a-t-il estimé.
Et d’ajouter : "Nous œuvrons pour améliorer les conditions des groupes les plus fragiles, ainsi que de tous, sans que personne ne soit abandonné".
Concernant les relations internationales, le Chef de l’État turc s’est exprimé sur les tensions entre Kiev et Moscou, notamment autour de la Crimée et du Donbass.
Erdogan veut que la Turquie pèse sur ce dossier.
"En renforçant nos discussions tant avec l'Ukraine qu’avec M. Poutine, nous voulons contribuer à la résolution de cette crise", a-t-il déclaré. Effectivement, Ankara entretient des relations privilégiées avec ces deux pays.
Quant au rapprochement avec Abou Dhabi, Recep Tayyip Erdogan se satisfait des accords signés pour des investissements émiratis d’une valeur de 10 milliards de dollars en Turquie. Des accords signés la semaine passée lors de la visite en Turquie du Prince héritier d’Abou Dhabi.
En réponse à cette visite, après 10 années de relations quasi nulles, Erdogan projette de se rendre aux Émirats.
"J'effectuerais une visite en février prochain aux Émirats arabes unis. Nous y irons avec une forte délégation pour réaliser de grands pas", a-t-il annoncé, laissant entendre que de nouveaux accords pourraient être conclus.
Cette nouvelle tendance avec les pays du Golfe devrait se poursuivre avec d’autres pays.
"Comme nous l'avons fait dans nos relations avec les Émirats, nous entreprendrons des pas identiques avec d'autres pays [Égypte et Israël]", a-t-il déclaré.
Deux pays avec qui Ankara entretient des relations compliquées depuis plusieurs années. (AA)