Volkswagen a manipulé les moteurs diesel de 11 millions de voitures dans le monde, une supercherie qui, selon le groupe, était le fait d`une "poignée de personnes".
qui a initié le trucage ?
"Nous sommes encore en train de faire la lumière sur ce qui s`est passé, et ce sans concessions", a déclaré mardi devant les salariés du siège et de l`usine de Wolfsburg, le patron de Volkswagen Matthias Müller.
L`enquête ouverte par le parquet de Brunswick, très rapidement après l`éclatement de l`affaire fin septembre, vise à déterminer qui a initié le trucage.
D`autres plaintes et enquêtes sont en cours dans de nombreux pays, de la part des autorités, de clients s`estimant floués ou encore d`actionnaires qui ont laissé des plumes dans la dégringolade du cours de l`action Volkswagen.
Un rapport détaillé rédigé par un cabinet d`avocats mandaté par Volkswagen, et dont l`AFP a obtenu copie cette semaine, apporte des éléments de réponse sur l`enchaînement des événements, datant notamment à novembre 2006 la décision d`installation du logiciel truqueur sur un certain type de moteurs.
La manipulation permettait aux véhicules d`identifier les phases de test, et d`émettre les quantités permises de gaz polluants pendant celles-ci, alors qu`ils les dépassaient allègrement le reste du temps.
Les avocats de Volkswagen imputent la responsabilité de la tricherie à des techniciens et ingénieurs, à des niveaux hiérarchiques "en dessous du directoire".
Le patron de l`époque, Martin Winterkorn, a démissionné dès septembre. D`après les récentes révélations, il aurait pu être au courant du problème dès mi-2014, quand un mémo l`a alerté sur les questions soulevées par l`autorité californienne de l`Environnement.
Il ressort aussi du récit des avocats, dont Volkswagen a publié un résumé la semaine dernière, que le groupe a longtemps crû pouvoir régler le problème à l`amiable avec les autorités américaines, et a été pris au dépourvu quand celles-ci ont rendu l`affaire publique.
Mais "si ces derniers jours, vous avez lu, vu ou entendu que chez nous quelque chose aurait soi-disant été dissimulé, maquillé ou qu`on aurait traîné, je peux vous dire en toute honnêteté: ce n`est pas le cas", a déclaré M. Müller devant les salariés.
Quelques cadres de Volkswagen ont été suspendus ou limogés depuis l`éclatement de l`affaire, notamment le directeur de la recherche de la filiale Audi.
M. Müller a estimé que Volkswagen, qui réalise plus de 200 milliards d`euros de chiffre d`affaires par an et emploie quelque 600.000 personnes dans le monde, "(sortait) de la phase de gestion de crise au profit, de plus en plus, d`une phase de renouveau".
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