Le laboratoire Moderna pourrait choisir la France pour sa prochaine usine de production d’ARN messager, a dévoilé son PDG sur BFM TV. Son vaccin est déjà produit dans l’Hexagone, mais via le sous-traitant suédois Recipharm.
Le patron français de Moderna, Stéphane Bancel, a été reçu par Emmanuel Macron lundi 28 juin à Versailles dans le cadre du forum «Choose France», un rendez-vous annuel donné aux investisseurs étrangers. Bien qu’aucune annonce officielle n’ait été faite, le laboratoire américain pourrait installer sa prochaine usine sur le sol hexagonal.
«On est en train de monter une filiale en France, à Paris», indique l’homme d’affaires sur BFM TV, rappelant la croissance de son entreprise.
«On était 800 collaborateurs il y a un an, on en est à 1.600 aujourd’hui, on sera 3.000 à la fin de l’année». Il se demande dès lors où installer la prochaine usine Moderna, affirmant que «la France fait partie des choix possibles».
Ce site servira à produire de l’ARN messager, la molécule à la base du vaccin de Moderna, mais aussi celui de Pfizer-BioNTech. Il faudra ensuite «faire des partenariats avec d’autres sociétés pour le mettre en flacon», précise-t-il. Selon lui, un tel projet nécessiterait un investissement de 100 à 150 millions d’euros, avec entre 200 et 300 nouveaux postes à la clé «assez rapidement».
Autorisé depuis le 8 janvier 2021 en France, le vaccin Moderna a été administré près de quatre millions de fois à la date du 10 juin, selon l’ANSM, ce qui le place derrière le Pfizer et l’AstraZeneca. Il peut être injecté à toute personne de plus de 18 ans, et est en cours d’analyse pour être autorisé aux 12-17 ans. Fin mai, son injection a été autorisée en pharmacie et chez un médecin, et non plus uniquement en centre de vaccination. Il peut être conservé jusqu’à 30 jours après décongélation, contre cinq jours pour le Pfizer.
Depuis le mois d’avril, il est fabriqué dans l’Hexagone par le sous-traitant suédois Recipharm, sur son site de Monts en Indre-et-Loire. La ministre déléguée chargée de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, s’était rendue sur place pour y annoncer un investissement du gouvernement de 35 millions d’euros, dans le cadre d’un renforcement de la production pharmaceutique dans le pays.
Production de vaccins
Le gouvernement a en effet lancé un grand projet de production de vaccins «made in France», avec l’objectif de livrer 250 millions de doses d’ici à la fin de l’année. Outre Recipharm, Sanofi va produire le vaccin Janssen (Johnson & Johnson) sur son site de Marcy-L’Étoile, dans le Rhône, et Delpharm fabrique le Pfizer à Saint-Rémy-sur-Avre (Eure-et-Loir). Enfin, la société Fareva va s’occuper sur deux sites du vaccin CureVac, non encore validé dans l’UE.
Sputnik