Le Chef de l’État turc a pris la parole, samedi, à l’occasion du lancement du chantier du premier pont du gigantesque projet "Canal Istanbul", dont l’objectif est de proposer un trajet alternatif au Bosphore afin de préserver ce passage naturel et garantir la sécurité des habitations à proximité.

Il a d’abord insisté sur la nécessité de réaliser un projet ambitieux, "une nécessité vitale pour l’avenir de la métropole stambouliote et le Bosphore".

"Chaque traversée d'un navire géant dans le Bosphore, est une menace sérieuse pour la ville [Istanbul]", a-t-il avancé.

Rappelant : "Dans les années 1930, environ 3 mille bateaux traversaient chaque jour le Bosphore. Aujourd'hui, ils sont 45 mille".

Et de poursuivre : "D'après nos projections, en 2050, le nombre de bateaux qui traverseront le Bosphore sera de 78 mille".

Ce trafic de plus en plus important dans le Bosphore, cette voie maritime naturelle reliant la Mer Marmara et la Mer Noire, met en péril les habitants des deux rives, ainsi que tout l’héritage culturel, historique et environnemental de la ville.

"En cas d'accident d'un navire pétrolier ou transportant toute autre matière organique ou chimique, la faune et la flore de nos mers sont alors en grand danger", a-t-il insisté, rappelant que la capacité du Bosphore de garantir une traversée sécurisée est limitée à 25 mille bateaux par an.

Répondant aux détracteurs, en Turquie comme dans le monde, à ce gigantesque projet, Erdogan a souligné une nouvelle fois que "Canal Istanbul est le projet de sauvetage de l'avenir d'Istanbul". "Nous avons besoin de ce projet 'Canal Istanbul' pour préserver et protéger le tissu historique et culturel du Bosphore".

Quant aux caractéristiques techniques du futur canal, dont le coût est d'environ 15 milliards de dollars, et qui doit être terminé en 6 ans, le Président turc a expliqué qu’il sera long de 45 km, la largeur de son fond sera au minimum de 275m et sa profondeur de 21m.

"Canal Istanbul a été planifié de manière à pouvoir prendre en charge 99% du trafic maritime actuel du Bosphore", a encore indiqué Erdogan, tout en offrant un passage 13 fois plus sûr que le Bosphore.

Le Président turc a aussi fait savoir que deux nouvelles villes de 500 mille habitants chacune seront créées sur les deux rives du Canal, "une opportunité pour diminuer la densité du centre historique d’Istanbul".

Pour conclure, estimant qu’avec le Canal Istanbul, une nouvelle page dans l'histoire du développement de la Turquie est ouverte, Recep Tayyip Erdogan a soutenu que la réalisation de ce projet sera une des réalisations les plus respectueuses de l’environnement en Turquie, mais aussi au niveau mondial.

AA

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