Une marche a eu lieu à Saint-Étienne après le meurtre possiblement raciste d’un jeune père de famille originaire de Gambie.
Environ 500 personnes, selon la police, ont manifesté samedi à Saint-Étienne pour rendre hommage à un Gambien de 26 ans poignardé mortellement dans la rue le 26 mai.
Trois Arméniens de 28, 32 et 62 ans, dont un père et son fils, ont été mis en examen et écroués pour ce meurtre dont l’éventuel caractère raciste n’a, à ce stade, pas été retenu par le parquet.
La victime a succombé à quatre coups de couteau portés par un groupe d’une dizaine de personnes, sous le regard de riverains qui ont filmé la scène.
L’agression de ce demandeur d’asile aurait débuté pour un « motif futile », avant de dégénérer de la part d’individus devenus violents « apparemment sous l’effet de l’alcool », selon une source policière.
Samedi, des manifestants ont dénoncé « la négrophobie qui fait du mal à la société », en scandant « Justice pour Yusufa », prénom de la victime. « On pense qu’il a été provoqué à cause de sa couleur de peau », a déclaré l’un d’eux.
Aux côtés d’un frère de la victime et de l’ex-compagne du jeune homme, mère d’une fillette de deux mois, des élus, dont le maire de Saint-Étienne, Gaël Perdriau (LR), ont pris part au cortège parti du lieu du décès, devant un immeuble de la ville.
À la fin de la manifestation, la tension est montée entre les organisateurs locaux et des représentants de la Ligue de défense noire africaine (LDNA) venus de région parisienne.
Empêché d’accéder au micro, le leader de ce groupe a dénoncé avec virulence « le néocolonialisme de la France ».
Ce fait divers a eu lieu alors que plusieurs autres agressions racistes ont été dénoncées au cours du dernier mois.
À Cergy (Val-d’Oise), un livreur noir a été tabassé et victime d’insultes racistes devant un restaurant le 31 mai. Le suspect sera jugé le 8 juillet pour injure publique à raison de l’ethnie, nation, race ou religion et d’apologie de crime contre l’humanité (crime de réduction en esclavage).
Le 14 mai, un livreur travaillant pour Uber Eats à Laval en Mayenne a reçu un message d’un client lui indiquant : « Dépêche-toi esclave ».