Sida: Une nouvelle piste de vaccin à base d`anticorps ultrapuissants

  03 Mars 2016    Lu: 649
Sida: Une nouvelle piste de vaccin à base d`anticorps ultrapuissants
Des chercheurs ont mis en évidence le rôle capital d’anticorps pour détruire les cellules infectées par le VIH
C’est une nouvelle piste thérapeutique et donc un motif d’espoir pour les personnes infectées par le VIH. Des chercheurs de l’Institut Pasteur, du CNRS et du « Vaccine research institut » ont réussi à mettre en évidence des anticorps très performants, capables détruire les cellules du corps infectées par le virus du sida.

Pour cela, ils se sont penchés sur le « réservoir viral » des malades. Même sous traitement, ceux-ci gardent en eux des résidus du virus qui, en cas d’interruption des trithérapies, peuvent relancer l’infection rapidement. Chez certains patients, des anticorps particuliers ont été identifiés pour leur capacité à bloquer cette réplication. D’une part ces anticorps parviennent à neutraliser la propagation du virus. Mais en plus, ils sont capables de reconnaître les cellules infectées par le VIH et d’entraîner leur destruction en activant d’autres cellules au nom évocateur : « natural killer » (NK). En clair, ces anticorps « recrutent » des cellules du système immunitaire pour liquider les cellules anormales de l’organisme.

« Une des meilleures voies pour éviter la pandémie Sida »

Pour Hugo Mouquet, de l`Institut Pasteur, ce mécanisme d’action est important « puisque ces cellules infectées sont la source du virus. » L’injection de ces anticorps fabriqués in vitro permettrait de diviser par 15 la charge virale des individus. A terme, cette découverte ouvre donc des perspectives thérapeutiques nouvelles puisque deux essais cliniques pour des vaccins sont en cours aux Etats-Unis. En 25 ans de recherche, une trentaine d’essais ont déjà été lancés. Sans réelle efficacité. « Jusque-là, on n’avait pas le vaccin qui induise les bons anticorps. Ce type d’étude peut aboutir au développement d’un vaccin efficace.

C’est une des meilleures voies pour éviter la pandémie Sida. »

Avant de s’emballer, trois précisions s’imposent néanmoins. 1. Même avec un éventuel vaccin, « guérir » du sida n’est pas une perspective réaliste à court terme. Mais contrôler la charge virale des patients, la diminuer, oui. 2. Ces injections ne se substitueront pas aux trithérapies qui fonctionnent déjà très bien. « On peut imaginer une injection de l’anticorps qui dure 28 jours et cela peut soulager les individus », témoigne le chercheur. Avec un avantage indéniable pour l’anticorps sur la trithérapie : « Si on injecte assez tôt l’anticorps, il peut diminuer la taille du réservoir viral. Ça, ce n’est pas observable avec la trithérapie. 3. La généralisation d’un tel traitement aux 35 millions de personnes infectées dans le monde par le virus du sida reste illusoire, surtout pour les 20 millions qui n’ont pas accès aux traitements antirétroviraux actuellement. Ce serait oublier un peu vite que la fabrication d’anticorps a un coût non négligeable.

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