Climat: Greta Thunberg exhorte à «mettre la pression sur les plus riches»

  06 Juin 2021    Lu: 607
Climat: Greta Thunberg exhorte à «mettre la pression sur les plus riches»

Pour lutter contre le dérèglement climatique, la militante a enjoint de cibler les plus riches, notamment les pays pétroliers et les gros pollueurs, dont elle juge les efforts «insuffisants»

Greta Thunberg a appelé à ne pas dissocier «la justice climatique» de la «justice sociale», lors d’une conférence de presse internationale. Elle demande à responsabiliser en priorité «les plus riches» dans la lutte pour le climat.

La militante Greta Thunberg, qui avait souhaité mettre sa scolarité en suspens pendant un an pour se consacrer au climat, est revenue sur son expérience lors d’une conférence de presse internationale, à l'occasion de la sortie du documentaire Greta Thunberg: A Year to Change the World («Greta Thunberg: un an pour changer le monde»).

La jeune suédoise s’est montrée pessimiste, estimant la situation climatique «plus terrible et plus urgente» qu’elle ne le croyait déjà, rapporte Le Monde qui a assisté à sa prise de parole.

Pour lutter contre le dérèglement climatique, la militante a enjoint de cibler les plus riches, notamment les pays pétroliers et les gros pollueurs, dont elle juge les efforts «insuffisants». Elle a encore défendu «l’imbrication des questions de justice climatique et de justice sociale», pour ne pas faire peser le poids des changements sur les plus faibles.

«On ne peut pas demander les mêmes efforts à tous, on doit cibler les principaux émetteurs», a déclaré Greta Thunberg, ajoutant qu’il fallait «mettre la pression sur les plus riches».

Ce n’est pas la première fois que Gerta Thunberg joue ainsi sur la fibre sociale pour défendre ses engagements. Après la mort de George Floyd, la militante écologiste avait déjà salué le mouvement Black Lives Matter et dressé un parallèle avec la lutte pour le climat, estimant que c’était «toujours le combat pour la justice».

La pandémie est passée par là
Greta Thunberg s’est encore félicitée que l’heure soit à la «panique» dans le camp des producteurs de pétrole, après notamment le procès du groupe Shell, forcé de réduire ses émissions de dioxyde de carbone de 45% d’ici 2030 par rapport à 2019.

«Les pays pétroliers commencent à paniquer. Ils commencent à comprendre que l’on va quitter l’ère des énergies fossiles», a déclaré la jeune suédoise, selon Le Monde.

Des propos qu’elle avait déjà tenus à l’encontre du ministre saoudien de l’Énergie, lorsque celui-ci avait fustigé le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie. Parmi d’autres pistes, ce document proposait un scénario «zéro émission nette», préconisant de mettre fin aux nouveaux forages gaziers et pétroliers.

Après plus d’une année de pandémie, Greta Thunberg a cependant admis que la période n’était guère propice au militantisme. Elle a laissé planer le doute sur son mouvement Fridays for Future, qui proposait aux élèves et étudiants de quitter leur établissement un jour de semaine, généralement le vendredi, afin de manifester pour le climat. Une initiative qui s’était essoufflée avec l’épidémie de Covid-19.

«Les gens ne veulent plus entendre de mauvaises nouvelles sur la crise climatique, ils préfèrent se focaliser sur les solutions […]. Le moment où ils voudront bien nous écouter reviendra», a déclaré la militante, selon Le Monde.

En mars, la jeune suédois avait elle-même déclaré avoir développé des symptômes du Covid-19.

Propulsée sous la lumière des projecteurs en 2018, Greta Thunberg était devenue en quelques mois l’une des égéries de la lutte pour le climat. Les critiques à son encontre n’avaient cependant pas tardé à se faire jour. Le rôle de ses parents dans son ascension fulgurante a souvent été questionné, notamment après la découverte de publications sur sa page Facebook rédigées en réalité par son père.

Son jeune âge et le fait qu’elle mobilise surtout chez les jeunes ont également interrogé. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, avait ainsi parlé de «syndrome Greta» pour qualifier une jeunesse prompte à sortir dans les rues, sans forcément mesurer les conséquences de son combat. Le haut responsable s’était par la suite excusé.

Une critique reprise récemment par Rouslan Edelgeriev, le conseiller climatique de Vladimir Poutine. Ce dernier a déclaré à Sputnik que la priorité pour les enfants comme Greta Thunberg était d’étudier, afin d’approfondir leurs connaissances scientifiques, avant de songer à manifester pour le climat.

Sputnik


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