Turquie : 244 manifestants du parc Gezi condamnés

Lors de ce maxi-procès, 255 personnes, dont 7 étrangers, étaient poursuivies pour des infractions à la loi sur les manifestations, pour avoir causé des dommages à des propriétés privées ou des lieux de cultes ou encore soigné des manifestants. Le procureur avait requis contre eux des peines allant jusqu`à douze ans de prison.
Condamnés pour avoir "souillé un lieu de culte"
Quatre personnes ont notamment été condamnées à 10 mois de prison pour avoir "souillé un lieu de culte" après être entrées, avec des dizaines d`autres manifestants, dans la mosquée de Dolmabahçe, sur les rives du Bosphore, pour échapper à des échauffourées avec les forces de l`ordre. L`incident avait suscité l`ire du Premier ministre de l`époque Recep Tayyip Erdogan, aujourd`hui président de la République, qui avait accusé les contestataires d`y être entrés avec leurs chaussures et d`y avoir bu de la bière.
L`imam de la mosquée avait toutefois contredit Recep Tayyip Erdogan en assurant qu`aucun intrus n`y avait consommé de l`alcool, un geste sacrilège aux yeux des musulmans. Une cour criminelle d`Istanbul avait acquitté en avril dernier les 26 meneurs présumés: des architectes, ingénieurs ou médecins pour la plupart, du collectif à l`origine des manifestations.
Une mobilisation née d`un mouvement contestataire écolo
Cette contestation sans précédent a démarré par la mobilisation d`une poignée d`écologistes opposés à un plan d`aménagement urbain qui prévoyait la destruction du parc Gezi, un petit jardin public proche de l`emblématique place Taksim d`Istanbul. La violente répression de ce noyau de protestataires a déclenché un mouvement de masse contre Recep Tayyip Erdogan, accusé d`autoritarisme et de vouloir "islamiser" la Turquie. Les heurts entre policiers et manifestants ont fait 8 morts et plus de 8.000 blessés.