L'UE va pouvoir démarrer en juin le processus historique d'émission de dette commune pour financer son plan de relance destiné à surmonter les conséquences économiques de la pandémie, a annoncé lundi 31 mai le Conseil européen dans un communiqué.
Le Conseil européen, qui représente les États membres, a annoncé avoir «reçu formellement les notifications d'approbation de l'ensemble des Vingt-Sept, ce qui permet à la Commission d'emprunter au nom de l'UE sur les marchés des capitaux». Le plan de relance, baptisé «Next Generation EU», «démarre demain (mardi) ! L'Union européenne est désormais en mesure d'obtenir le financement nécessaire», s'est réjoui le premier ministre portugais, Antonio Costa, qui assure la présidence tournante de l'UE depuis janvier. Au total, 672 milliards d'euros de subventions et de prêts doivent être accordés aux pays membres de l'UE, dans le cadre d'un plan de relance global de 750 milliards d'euros. Ce plan est financé par un recours commun à l'emprunt, inédit, qui incarne la solidarité européenne face à la crise du Covid-19.
«Concrètement, la Commission lance ce 1er juin le processus d'émission de dette en réunissant des grandes banques internationales et européennes, et l'émission de titres aura lieu ce mois-ci», a déclaré lundi le secrétaire d'État français chargé des Affaires européennes, Clément Beaune, dans une interview aux Échos . Le montant de la première émission de dette européenne se situera «autour de 10 milliards d'euros», a-t-il précisé, assurant que «l'appétit du marché devrait être très important et les taux d'intérêt très favorables».
Les Parlements d'Autriche et de Pologne avaient approuvé jeudi le mécanisme de dette commune, permettant de conclure son processus de ratification. La mise en œuvre du plan, conclu en juillet 2020 après de difficiles négociations, a été souvent critiquée pour sa lenteur. Les premiers paiements, qui doivent financer des projets d'investissements dans la transition verte et numérique, sont prévus en juillet prochain. Il s'agira de préfinancements représentant 13% des subventions totales. Les déboursements s'étaleront sur plusieurs années.
Les pays de l'UE ont commencé à déposer fin avril à Bruxelles leurs plans nationaux d'investissements associés à des réformes structurelles, afin de solliciter les financements. Vingt-deux États sur 27 ont déjà soumis leur projet à la Commission, qui a deux mois pour les examiner et les approuver. Le Conseil européen, qui représente les États membres, aura ensuite un mois pour donner son feu vert. L'Espagne et l'Italie devraient être les principaux bénéficiaires avec près de 70 milliards d'euros chacune, devant la France (près de 40 milliards). L'argent doit permettre de financer la rénovation thermique de bâtiments, des projets ferroviaires, des bornes de recharge pour véhicules électriques, des réseaux de télécommunications à haut débit ou encore des infrastructures de stockage des données. (AFP)