La chanteuse londonienne Dua Lipa a raflé mardi soir deux titres dont celui du très convoité «meilleur album britannique» lors de la 41e édition des Brit Awards, qui a distingué presque uniquement des femmes dans les catégories mixtes et rendu un hommage vibrant aux soignants.
La cérémonie, qui s'est déroulée au stade londonien de l'O2 Arena en présence de 4.000 personnes non masquées mais testées - soit le premier grand événement musical avec public au Royaume-Uni depuis la pandémie -, a été complètement dominée cette année par des artistes féminines. Avec son album Future Nostalgia, la Britannique de 25 ans a coiffé sur le poteau les autres nommés, notamment la chanteuse soul Celeste, l'autrice-compositrice et poétesse Arlo Parks ainsi que le rappeur J Hus, seul homme en lice dans cette catégorie mixte. Dua Lipa, qui avait déjà remporté trois Brit Awards lors de précédentes éditions, est aussi repartie mardi soir avec le titre de «meilleure chanteuse», après avoir ouvert la soirée drapée d'une robe Union Jack et coiffée comme feu la chanteuse Amy Winehouse.
Critiquées dans le passé pour des nominations très masculines, les catégories mixtes ont en effet sacré presque uniquement des femmes. Le titre du «meilleur espoir» a été remporté par la jeune Londonienne aux racines françaises, nigérianes et tchadiennes Arlo Parks, quand celui du meilleur groupe international l'a été par les trois sœurs américaines composant HAIM. C'est encore un trio de femmes, Little Mix, qui est reparti avec la statuette du meilleur groupe britannique, devenant ainsi la toute première formation féminine à remporter ce titre de l'histoire des Brit Awards.
Autre grande première inédite: la cérémonie a décerné à une femme le «global icon Brit Award», prix récompensant un artiste pour l'ensemble de sa carrière. C'est la chanteuse américaine Taylor Swift qui a reçu la prestigieuse récompense – déjà attribuée à Elton John ou David Bowie — en récompense de «sa carrière inégalée, sa musique et son influence qui ont résonné auprès de millions de personnes dans le monde entier», a indiqué l'organisation.
«La dernière fois que j'étais ici pour accepter ce prix en 2018, j'ai dit que je voulais voir plus de femmes sur ces scènes», a rappelé Dua Lipa en récupérant l'une de ses récompenses. «Je suis tellement fière que trois ans plus tard, ça soit le cas», a salué celle pour qui c'est «vrai honneur de faire partie de cette vague de femmes dans la musique».
L'ex-One Direction Harry Styles est lui reparti avec le titre du «meilleur single» pour son «Watermelon Sugar», devenant ainsi le seul homme à remporter une catégorie mixte. Dans les catégories purement masculines, le rappeur J Hus a été sacré «meilleur artiste britannique», un titre remporté pour son pendant international par le chanteur canadien The Weeknd. Le duo de rappeurs Young T & Bugsey, le DJ Joel Corry et la chanteuse soul Celeste sont eux repartis bredouilles, malgré leurs trois nominations chacun.
Traditionnellement organisée en février, la cérémonie avait été cette année repoussée mi-mai en raison du troisième confinement instauré pour lutter contre le coronavirus, qui a fait plus de 127.500 morts au Royaume-Uni. Un délai qui a permis aux Brit Awards, devant l'amélioration de la situation sanitaire, de devenir le tout premier évènement musical britannique à accueillir de nouveau un large public sans distanciation sociale, dans le cadre de tests pilotes menés par le gouvernement afin d'autoriser les événements de masse. «Je ne peux vous dire à quel point nous sommes reconnaissants d'être ici ce soir pour le premier événement en direct depuis l'O2 Arena», s'est réjoui le présentateur Jack Whitehall.
Dispensés de l'obligation de porter un masque, les 4.000 participants ont néanmoins dû montrer un test de dépistage négatif à l'entrée et devront se soumettre à un test après l'événement. Parmi ces quelques chanceux, 2.500 travailleurs essentiels de la capitale britannique, pour lesquels les organisateurs ont réservé des places afin de saluer leur «engagement désintéressé». C'est d'ailleurs à l'un d'eux, l'infirmière et professeure britannique Elizabeth Anionwu, que Dua Lipa a choisi de dédier une de ses statuettes, saluant «sa brillante carrière d'infirmière passée à combattre l'injustice raciale» et «à défendre avec force et conviction les travailleurs de première ligne». La reine de la soirée en a profité pour inviter le public à «applaudir massivement» les soignants, appelant aussi le premier ministre britannique Boris Jonhson à leur accorder «une augmentation décente» face au travail drastique réalisé lors de l'année écoulée. (AFP)