Le début du conflit arméno-azerbaïdjanais du Haut-Karabagh

  02 Mars 2016    Lu: 4493
Le début du conflit arméno-azerbaïdjanais du Haut-Karabagh
L’étape actuelle du conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan a commencé à la fin de 1987 par les attaques contre les Azerbaïdjanais à Khankendi (Stepanakert à l’époque soviétique) et en Arménie, qui ont entrainé l’expulsion de la population azerbaïdjanaise de leur terre ancestrale.

Lors d’une réunion du Conseil des Députés du peuple de la Province autonome du Haut-Karabagh, le 20 février 1988, les représentants de la communauté arménienne de la province ont décidé de s’adresser aux conseils suprêmes de la RSS d’Azerbaïdjan et de la RSS d’Arménie pour la séparation de la PAHK de la RSS d’Azerbaïdjan et son annexion à la RSS d’Arménie.

Les Arméniens ont ouvert le feu sur les manifestants pacifiques azerbaïdjanais qui protestaient contre la loi susmentionnée, le 22 février 1988, non loin du bourg d’Asgaran, situé sur la route Khankendi-Aghdam. En conséquence, deux jeunes tués sont devenus les premières victimes du conflit. Vingt-six Arméniens et Azerbaïdjanais ont été tués suite aux perturbations de Soumgaït, les 26-28 février 1988. Il convient de noter que l’une des activistes de ces événements était Eduard Grigorian, habitant de Soumgaït d’origine arménienne, qui avait participé directement à des meurtres des Arméniens et aux agressions contre eux, ainsi qu’à des massacres perpétrés dans les régions peuplées d’Arméniens. Selon la décision de la chambre criminelle de la Cour suprême de la RSS d`Azerbaïdjan en date du 22 décembre 1989, E.Grigorian a été condamné à 12 ans de prison. Le tribunal a jugé Grigorian comme l’un des organisateurs des émeutes et des pogroms. Les témoignages des victimes de ces événements montrent que Grigorian avait la liste des appartements où vivaient les Arméniens et lui, avec trois autres Arméniens, appelait les gens à la vengeance contre les Arméniens. En fait, les événements de Soumgaït, qui étaient nécessaires pour les dirigeants arméniens de justifier le lancement d’une vaste campagne anti-Azerbaïdjan et les agressions contre l’Azerbaïdjan, avaient été planifiés et préparées à l’avance. Au cours des années 1988-1989, les Azerbaïdjanais ont été forcés de quitter l’Arménie. Au moins 216 Azerbaïdjanais ont été tués et 1154 blessés pendant les déportations massifs. Les réfugiés d’Arménie – environ 200 mille personnes – ont été contraints d’immigrer en Azerbaïdjan. Le Conseil suprême de la RSS d’Azerbaïdjan a adopté le 23 septembre 1989 la Loi constitutionnel de la RSS d’Azerbaïdjan «Sur la souveraineté de la République socialiste soviétique d’Azerbaïdjan». L’article 5 de cette loi stipule que «La souveraineté de la RSS d’Azerbaïdjan s’applique à l’ensemble du territoire de la république, y compris la RSSA du Nakhitchevan et la Province autonome du Haut-Karabagh, qui sont parties intégrantes de l’Azerbaïdjan» et «Les frontières de la RSS d’Azerbaïdjan avec d’autres républiques alliées ne peuvent être modifiées que par un accord mutuel des républiques». Le Conseil suprême de la RSS d’Arménie a adopté le 14 décembre 1989 une décision sur la réunification de la RSS d’Arménie et du Haut-Karabagh. Le présidium du Conseil suprême de l’URSS a pris une décision, le 10 janvier 1990, «Sur le fait que les décisions sur le Haut-Karabagh adoptées par le Conseil suprême de la RSS d’Arménie, le 1er décembre 1989 et le 9 janvier 1990, n’étaient pas en conformité avec la Constitution de l’URSS». La décision réitérait l’illégitimité de la réunification de la RSS d’Arménie et du Haut-Karabagh sans l’autorisation de la RSS d’Azerbaïdjan. Avec le consentement du gouvernement soviétique les troupes de l’Armée soviétique sont entrées le 20 janvier 1990 à Bakou. Des centaines d’Azerbaïdjanais ont été tués et blessés à la suite de leurs actions, accompagnées d’atrocités sans équivalent.

En 1991, les forces d’application de la loi de l’URSS ont arrêté des dizaines de groupes armés arméniens opérant en dehors du Haut-Karabagh. Ainsi, le village de Tchaïkend de la région de Khanlar d’Azerbaïdjan était devenu un centre criminel des groupes armés arméniens. Des villages voisins et des routes étaient bombardés des tirs venant depuis ce village, la population azerbaïdjanaise vivait dans la peur et la panique. De 1989 à 1991, dans le village de Tchaïkend et des zones environnantes, 54 résidents locaux étaient devenus victimes des groupes armés arméniens. En 1992, l’Azerbaïdjan a repris le contrôle de la région de Goranboy. Le Conseil suprême d’Azerbaïdjan, se référant à la loi constitutionnelle daté du 23 septembre 1989, a déclaré, le 30 août 1991, la restauration de l’indépendance nationale proclamée en 1918 par la République démocratique d’Azerbaïdjan. Lors de la réunion conjointe des conseils des Députés du peuple de la Province du Haut-Karabagh et de la région de Chahoumian, tenue le 2 septembre 1991, a été proclamée la création de la «République du Haut-Karabagh» dans le cadre des territoires de la PAHK d’Azerbaïdjan et de la région de Chahoumian. Adopté le 18 octobre 1991, l’Acte constitutionnel "Sur l`indépendance nationale de la République d`Azerbaïdjan» a fondé l’indépendance politique et économique de la République d’Azerbaïdjan. Le Conseil suprême de la République d’Azerbaïdjan a adopté le 26 novembre 1991 une loi «Sur la suppression de la Province autonome du Haut-Karabagh de la République d’Azerbaïdjan». À la fin de 1991 et au début de 1992, le conflit est passé à une phase militaire. Profitant de l’effondrement de l’URSS et de l`instabilité politique en Azerbaïdjan l’Arménie a lancé des opérations militaires au Haut-Karabagh avec le soutien militaire étranger. En février 1992, un massacre sans précédent a été perpétré contre la population azerbaïdjanaise dans la ville de Khodjaly. Cette tragédie sanglante, connue comme le génocide de Khodjaly, a entrainé la mort des centaines d’Azerbaïdjanais et la destruction entière de la ville. Dans la nuit du 25 au 26 février 1992, appuyés par le 366e régiment d`infanterie motorisé de l’ex URSS les forces armées arméniennes se sont emparés de la ville de Khodjaly. Une nuit avant la tragédie, les habitants de Khodjaly (environ 250 personnes) étaient restés dans la ville et n’ont tenté de la quitter qu’au lancement de l’assaut sur la ville. Malheureusement, leur plan a échoué.

Les envahisseurs qui ont détruit Khodjaly, ont également commis des actes de cruauté contre la population civile. L’assassinat brutalement des centaines d’habitants innocents de Khodjaly était l’un des crimes les plus sanglants perpétrés lors du conflit armé dans la région du Haut-Karabagh de la République d’Azerbaïdjan. Les forces armées arméniennes et les unités militaires étrangères ont tué brutalement presque toutes les personnes qui n’avaient pas pu quitter la ville à temps. Lors de ce massacre extrêmement cruel, 613 personnes, dont 106 femmes, 63 enfants et 70 personnes âgées ont été tués, 1275 personnes ont été pris en otage, le destin de 150 personnes est inconnu jusqu’à nos jours. Suite à cette tragédie, 487 personnes, y compris 76 enfants sont devenues handicapées, 6 familles ont été anéanties, 26 enfants ont perdu leurs deux parents et 130 enfants ont perdu un de ses parents. Au moins 56 personnes ont été tuées avec cruauté, - elles ont été décapitées, les yeux arrachés, brûlés vifs, les femmes enceinte éventrées. Les fonctionnaires arméniens nient la responsabilité pour les actes qu’ils ont perpétrés pendant la guerre, ainsi que les sauvageries commises contre la population de Khodjaly, et tentent de falsifier les faits. Cette approche n’est pas seulement loin de la réalité, mais aussi il est contraire au sens commun. Les informations détaillées des organismes d`application de la loi de l`Azerbaïdjan, ainsi que de nombreuses sources indépendantes et les témoignages de ceux qui ont vu cette tragédie avec leurs propres yeux confirment la responsabilité de l’Arménien en ce qui concerne cette tragédie. Se référant aux témoignages des militaires arméniens le journaliste britannique Thomas de Waal écrit dans son livre «Le Karabagh : l`Arménie et l`Azerbaïdjan à travers la paix et la guerre» : «Le major Valéri Babaïan, officier de police arménien, a indiqué la vengeance comme la principale cause. Il avait dit au journaliste américain Paul Quinn-Judge que la plupart des combattants participant dans l’assaut à Khodjaly étaient venus de Soumgaït et d’autres endroits similaires». Cependant, le plus important était la déclaration de l`actuel président de l`Arménie Serge Sarkissian: Avant Khodjaly, les Azerbaïdjanais pensaient qu’ils plaisantaient avec nous et que les Arméniens n’étaient pas capables de lever la main contre la population civile. Nous avons réussi à briser ce stéréotype. Voilà ce qui est arrivé. Il faut se rappeler que parmi eux il y avait ceux qui étaient provenus de Bakou et de Soumgaït».

La déclaration de Sarkissian montre que les meurtres étaient des massacres commis intentionnellement afin de semer au moins la terreur et jetter un éclairage différent sur le plus sanglant massacre de la guerre de Karabagh, conclu Thomas de Waal. La ville de Khodjaly avait été choisie comme la première étape de l’occupation future des territoires azerbaïdjanais et du nettoyage ethnique. En mai 1992, la ville de Choucha et la région de Latchine, située entre l’Arménie et le Haut-Karabagh, ont été occupées. En 1993, les forces armées arméniennes ont occupés six régions de l’Azerbaïdjan – Kelbedjer, Aghdam, Fuzouli, Djabraïl, Goubadly ey Zenguilan. Malgré de nombreuses déclarations d’Erevan sur le fait que l`Arménie n`est pas en conflit direct avec l`Azerbaïdjan, il y a des preuves accablantes témoignant contre l’agression militaire directe de la République d’Azerbaïdjan contre un Etat souverain et les déclarations infondées. Il y a des preuves suffisantes sur la participation directe de la République d’Arménie dans les actes d’hostilités contre l’Azerbaïdjan. Les preuves documentées indiquées ci-dessous démontrent l’agression militaire directe de l’Arménie contre l’Azerbaïdjan. Ainsi, en janvier 1994, les Forces armées azerbaïdjanaises ont détruit les unités séparées du 555e régiment d’infanterie et avait capturé plusieurs soldats arméniens. Les documents obtenus lors des opérations militaires ont révélé que l’une des unités de ce régiment avait attaqué, en avril 1993, Kelbedjer depuis la ville Vardenis de la République d’Arménie, afin d’aider les forces arméniennes visant à occuper la région de Kelbedjer de l’Azerbaïdjan. Parmi le butin saisi lors des opérations militaires dans la région de Kelbedjer de la République d’Azerbaïdjan il y a des plans de bataille et des ordres, signés par le lieutenant général G.Andresian, chef d’Etat-major des forces armées arméniennes, et envoyés au commandant et au responsable du groupe d’opération du 555e régiment d’infanterie séparé, ainsi que des plans de bataille des officiers du 3e bataillon d`infanterie du 3e régiment motorisé séparé. Sur ces plans, il y avait un ordre d’attaque, en écriture manuscrite, visant à s’emparer, le 1er avril 1993, de la région de Kelbedjer de l’Azerbaïdjan. Le Conseil de Sécurité des Nations Unies a adopté le 30 avril 1993 la résolution n° 822 revendiquant le retrait immédiat de toutes les forces d`occupation de la région de Kelbedjer et d’autres territoires occupés de l’Azerbaïdjan.

Le 29 juillet 1993, Conseil de Sécurité des Nations Unies a adopté la résolution n°853 exigeant le retrait complet, immédiat et inconditionnel des forces d’occupation de la région d’Aghdam et d’autres territoires occupés de l’Azerbaïdjan. Conformément au calendrier du Groupe de Minsk de la CSCE sur le règlement, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a adopté, le 14 octobre 1993, la résolution n°874 revendiquant la prise immédiate des mesures réciproques et nécessaires, y compris le retrait des territoires occupés. Le 11 novembre 1993, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a adopté la résolution n°884. La dernière condamne l’occupation de la région de Zenguilan et du bourg de Horadiz, l’attaque contre la population civile et le bombardement des territoires de la République d’Azerbaïdjan et revendiquent le retrait unilatéral des forces d’occupations de la région de Zenguilan et du bourg de Horadiz, ainsi que d’autres territoires occupés de la République d’Azerbaïdjan. En conséquence du conflit du Haut-Karabagh, presqu’un cinquième du territoire de la République d’Azerbaïdjan a été occupé, une personne sur 8 est devenue réfugiée et personne déplacée à l’intérieur, 20 mille personnes ont été tuées, 50 mille personnes ont été blessées ou devenues handicapées, environ 5 mille citoyens ont été portés disparus. L’agression contre la République d’Azerbaïdjan a causé de graves dommages dans la vie sociale et économique du pays. Au moins 871 lieux d’habitation, y compris 11 villes, 12 bourgs et 848 villages, ainsi que des centaines d’hôpitaux et de matériel militaire ont été brûlés ou détruits. Des centaines de milliers de maisons et appartements, des milliers d`établissements publics et médicaux ont été détruits ou pillés. Des centaines de bibliothèques, de nombreux manuscrits précieux ont été brûlés. Plusieurs théâtres nationaux, des centaines de clubs, un grand nombre d`écoles de musique ont été détruits. Des milliers d’usines et d’ateliers ont été pillés, un système d’irrigation a été détruit. Des centaines de milliers de troupeaux de moutons et de bovins exportés des territoires occupés vers l`Arménie. 70% des pâturages de l`Azerbaïdjan sont restés dans les territoires occupés. L’infrastructure de la région, y compris des centaines de ponts, des centaines de kilomètres de routes, des milliers de kilomètres de conduites d’eau et gaz ont été détruits. La guerre contre l’Azerbaïdjan a gravement endommagé le patrimoine culturel de l’Azerbaïdjan dans les territoires occupés et en Arménie. Selon les estimations préliminaires, suite à l’agression de l’Arménie contre la République d’Azerbaïdjan, des dizaines de milliards de dollars de dommages ont été infligés au pays. Une trêve a été signée le 12 mai 1994, mais l’Arménie continue de violer régulièrement le régime de cessez-le-feu. Depuis l’été 2003, la violation du cessez-le-feu par l’Arménie s’est intensifiée de façon spectaculaire. En plus de soldats, les Arméniens tirent également sur les citoyens civils azerbaïdjanais le long de la ligne de front.

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