L'inflation dans la zone euro a augmenté en mars, à 1,3% sur un an, après avoir atteint 0,9% en janvier et février, reflet d'une embellie économique après une année de crise liée au coronavirus. L'analyse des composantes de l'inflation en mars montre qu'elle a été tirée avant tout par les tarifs de l'énergie qui ont bondi de 4,3% sur un an, selon l'Office européen des statistiques, Eurostat, dans un communiqué.
Le taux d'inflation a été particulièrement élevé en Allemagne (+2%), première économie de la zone euro, tandis que la France est restée proche de la moyenne (+1,4%).
Après cinq mois en territoire négatif fin 2020, «la hausse de l'inflation est une illustration de la reprise de l'activité, elle était attendue et n'est pas inquiétante parce que temporaire», a commenté auprès de l'AFP Charlotte de Montpellier, économiste pour la banque ING. Outre les prix de l'énergie, cette analyste souligne le rôle de facteurs ponctuels comme la TVA en Allemagne, qui avait été abaissée en 2020 pour faire face à la crise, et qui a été réaugmentée en début d'année. Elle pointe aussi les problèmes de chaînes d'approvisionnement qui augmentent les coûts des entreprises manufacturières.
«L'inflation dans la zone euro a poursuivi sa tendance à la hausse en mars et nous pensons qu'elle dépassera les 2% au second semestre. Mais cela est largement dû à des facteurs temporaires qui devraient s'estomper en 2022», estime aussi Jack Allen-Reynolds, analyste pour Capital Economics.
Crainte d'une surchauffe des prix dans la zone euro
La hausse de l'inflation depuis janvier a alimenté les craintes d'une surchauffe des prix en zone euro, entraînant une légère hausse des rendements obligataires européens, dans la foulée des taux américains. La Banque centrale européenne (BCE) a nettement accéléré le rythme de ses rachats de dette pour enrayer cette hausse des taux et éviter qu'elle étouffe une économie européenne encore convalescente.
Concernant l'accélération des prix à la consommation, la BCE se veut rassurante. Elle n'a que très légèrement relevé en mars ses prévisions d'inflation en zone euro pour 2021 (1,5%) et 2022 (1,2%), toujours loin de l'objectif proche de 2% visé par l'institution.
Si la hausse des prix s'accélère, c'est «principalement en raison de certains facteurs transitoires et d'une hausse des cours de l'énergie», avait relevé la présidente de la BCE Christine Lagarde, soulignant que «ces facteurs devraient s'estomper (...) au début de l'année prochaine».
Afp