La ville de Rawalpindi, aux portes d’Islamabad a été le théâtre, il y a deux ans, d’affrontements entre sunnites et chiitesquand une procession est passée devant une mosquée sunnite. Onze personnes sont mortes. Afin de prévenir d’éventuelles violences, les autorités ont mis en place tout un dispositif sécuritaire.
Près de 20 000 hommes en armes ont été déployés dans tout le pays en plus des habituels dispositifs de sécurité. Dans la cité bondée de Rawalpindi, de plusieurs millions d’habitants, en plus des hommes en armes, 450 caméras viennent d’être installées sur le parcours de la procession et les commerces sont fermés jusqu’à samedi soir. De nombreuses routes sont bloquées par des containers afin éviter toute intrusion de combattants ou de voiture piégée.
Craintes de possibles attentats
L’administration a tenu une série de pourparlers avec différents leaders religieux pour s’assurer qu’aucun appel à la violence ne serait lancé. Cette année, les craintes ne sont pas focalisées sur les tensions entre sunnites et chiites mais sur de possibles attentats. La menace de jihadistes appartenant au groupe Etat Islamique est prise très au sérieux. Le mouvement d’extrémistes sunnites considère en effet que les chiites sont des hérétiques qui méritent la mort.
En mai dernier, une attaque contre un bus rempli de chiites dans le sud du pays avait fait 45 morts. Le gouvernement a toujours démenti l’implication de l’Etat islamique, mais un ancien ministre vient d’affirmer lundi que le groupe radical était bien responsable de cette attaque.
Cette présence sur le sol pakistanais, bien qu’elle ne soit pas officielle, donne régulièrement lieu à des affrontements entre l’armée et des groupuscules liés à Daech. La fête de l’Achoura a déjà par le passé, été la cible privilégiée de groupes armés sunnites, notamment dans la province du Balouchistan au sud-ouest et dans les zones frontalières de l’Afghanistan.
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