Mais la France dit être là pour «apporter son expertise», «changer l’image de la Grèce» aux yeux des investisseurs internationaux et soutenir ses efforts de relance de la croissance (-4% l’an dernier) et de l’emploi (27,5% de chômage). «Il y a un intérêt politique à montrer qu’on peut avoir confiance, qu’on peut engager des entreprises et des investissements, souligne un diplomate français. La Grèce ce n’est pas qu’un programme d’austérité et une dette c’est un pays ami.»
Résilience
Un point c’est tout? Les chefs d’entreprise embarqués dans les avions présidentiels - «deux Falcons, pas des 747», insiste-t-on dans l’entourage de Hollande - ne tiennent pas tout à fait le même langage. «Nous pensons qu’il est largement temps de rattraper notre retard» en Grèce, clame Eric Ghebali, directeur du développement international de Suez Environnement. Sa société a des visées sur la gestion de l’eau dans la capitale et la seconde ville de Grèce, Thessalonique, et attend avec impatience le lancement officiel des offres. Mais cela ne se fera pas par une privatisation directe; le conseil d’Etat grec l’a interdit. Va pour le partenariat-public-privé! L’entreprise Bic, elle, n’a pas quitté la Grèce même au plus fort de la crise, que son directeur général adjoint, Thomas Brette, appelle un «aléa temporaire». «La Grèce est une démocratie, nous n’avons pas d’inquiétude sur sa stabilité», ajoute-t-il avant de détailler ses plans d’agrandissement et d’investissement sur place.
Les crises grecques n’empêchent personne de vouloir une part du gâteau. «Le modèle a prouvé sa résilience», explique Paul-Alexis Bouquet chez Vinci. Une nouvelle crise est un «risque industriel que nous serons peut-être amenés à calculer mais nous pensons qu’il est limité», complète Eric Ghebali. Philippe Delleur, patron d’Alstom International est aussi du déplacement, et piaffe d’impatience. Son groupe lorgne comme l’Allemand Siemens sur le réseau ferré (Eessty) qui est à vendre et les offres doivent être bouclées en décembre. Dans les infrastructures de transport, il va falloir aussi construire la ligne 4 du métro d’Athènes. Vinci, qui est déjà le premier investisseur étranger dans le BTP et les concessions d’infrastructures en Grèce, s’intéresse à l’aéroport Castelli, en Crète, et au marché des autoroutes à péage.
La France serait donc totalement désintéressée? Pas si sûr. Et d’une, Hollande aurait fait pression sur Bruxelles pour que les financements de l’autoroute Corinthe-Patras soient assurés intégralement par l’Europe. Et qui veut achever les travaux? Vinci! Et de deux, en signant des accords d’assistance avec les administrations grecques, elle rentre à l’intérieur des ministères… Soit le meilleur moyen d’accéder directement aux dossiers économiques. Et de trois, le conseiller économique de l’ambassade de France a le statut de «membre observateur» de l’Eurogroupe au sein de Taiped, l’organisme qui gère les privatisations et qui doit trouver cinquante milliards d’euros à l’horizon 2018. De jolis petits cailloux avant de cimenter les contrats
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