Bakou voit se concrétiser les promesses du gigantesque gisement de gaz de Shah Deniz il y a vingt ans, selon RFI

  04 Janvier 2021    Lu: 525
  Bakou voit se concrétiser les promesses du gigantesque gisement de gaz de Shah Deniz il y a vingt ans, selon RFI

C'est une étape importante pour l'Europe qui cherche à diversifier ses sources d'approvisionnement en gaz naturel. Ce jeudi 31 décembre, l'Azerbaïdjan a annoncé ses premières livraisons de gaz au Vieux Continent, via la Bulgarie. Bakou voit ainsi se concrétiser les promesses du gigantesque gisement de gaz de Shah Deniz découvert en mer Caspienne il y a vingt ans.

Ces points de vue ont été exprimés dans l'émission "Dépendance au gaz russe: l'Europe espère se diversifier grâce à l'Azerbaïdjan" de la Radio France internationale (RFI).

«L'Azerbaïdjan a annoncé jeudi le début de ses premières livraisons de gaz vers l'Europe depuis le gigantesque gisement de Shah Deniz. Un circuit destiné à diversifier les approvisionnements des Européens et réduire leur dépendance au gaz russe.

« Le consortium Shah Deniz a annoncé [ce vendredi] le début des livraisons commerciales de gaz vers l'Europe à partir du champ gazier de Shah Deniz dans la mer Caspienne au large de l'Azerbaïdjan », a indiqué dans un communiqué l'antenne locale du géant britannique BP, opérateur de ce projet qui implique aussi TPAO (19%) Petronas (15.5%) et d'autres, dont le Russe Loukoil.

Importations de gaz et « Green New Deal » européen
Au-delà de la dépendance actuelle au gaz russe, l'Europe cherche aussi à accroître ses livraisons de gaz afin de permettre notamment à l'Europe centrale et orientale de remplacer leurs centrales électriques à charbon par des centrales à gaz, beaucoup moins polluantes en CO2.

« L’Europe importe 90 % de son gaz, rappelle Didier Julienne, expert en ressources naturelles et fondateur du cabinet conseil Commodities and ressources, au micro d'Olivier Rogez, du service Économie de RFI. La Russie représente entre 40 et 50 % suivant les années, la Norvège une vingtaine de pourcents et ensuite viennent à égalité quasiment le Qatar et l’Algérie. Par conséquent, un nouveau fournisseur tel que l’Azerbaïdjan ne peut que réduire la part des autres fournisseurs, notamment la Russie. »

« L'Europe de l’Est, poursuit Didier Julienne, c'est-à-dire la Roumanie, la Bulgarie, la Pologne, sont dépendantes du charbon pour leur électricité à hauteur de 80, 60 ou 40 %. Donc cela veut dire qu’elles sont fortement émettrices de CO2 et il est nécessaire grâce au Green New Deal européen de changer ça, de faire moins de charbon et de faire plus de gaz naturel. Nous avons donc besoin de beaucoup plus de fournisseurs de gaz. Si nous avons trois ou quatre fournisseurs qui sont chacun a 10 %, ce qui n’est pas le cas encore actuellement, si nous pouvons avoir l’Azerbaïdjan qui monte à 10 %, le Qatar qui monte à 10 %, les États-Unis qui montent à 10 % par exemple, à ce moment-là, nous aurons largement diversifié nos besoins en gaz. »

Complexe de trois gazoducs
Situé au large de ce pays du Caucase riche en hydrocarbures, le champ géant Shah Deniz, découvert en 1999, pourrait renfermer environ 1 000 milliards de mètres cubes de gaz sur une surface de 860 kilomètres carrés, selon les estimations.

La première phase du projet, Shah Deniz 1, avait commencé la production dès 2006. L'exploitation de la deuxième phase, Shah Deniz 2, a elle commencé en 2018. Estimé à 28 milliards de dollars, ce projet est un maillon du « Southern Gas Corridor », un complexe de trois gazoducs qui doit permettre aux Européens de s'approvisionner via la Turquie, la Grèce, l'Albanie et la mer Adriatique dans l'espoir de réduire leur dépendance au gaz russe.

Terminé en 2020, ce réseau comporte 3 500 kilomètres de gazoducs permettant d'acheminer à terme 10 milliards de mètres cubes de gaz par an vers l'Europe et six milliards vers la Turquie», indique l'article.


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