Bien qu’il ait été dans mon intention d’effectuer une promenade avec mon fils lors de ce jour dédiée aux enfants, j’y renonçai, me disant qu’il me comprendrait lorsqu’il serait grand, rapporte AzVision.az citant le journal «Le Carrefour»
Voilà, je décidai de me joindre à mes collègues. Avec une équipe du Fonds, nous sommes partis de bon matin.
Je me remémorai mon enfance. A 11 ans, je vécus la même situation: je suis née dans la région de Kazakh en Azerbaïdjan, c’est une région frontalière de la Géorgie et de l‘Arménie.
Aujourd’hui les 7 villages de Kazakh sont aussi sous occupation de l’Armée arménienne, car quand a commencé le conflit du Haut Karabakh, les arméniens commencèrent à attaquer les villages de cette région.. Ils tuèrent des gens. Parmi eux se trouvait une fille de 12 ans. Elle se rendit dans le jardin de sa maison et mourut sous les missiles arméniens. Durant le trajet de Bakou à Terter je me rappelai cette fille...
Nous arrivâmes à Shikharkh puis Hasangaya à Terter. Les habitants de ces villages sont des personnes déplacées de la région Kalbadjar actuellement sous l’occupation de l’Armée arménienne. Le Haut Karabakh et les 7 régions voisines sont aujourd’hui toujours occupés. Kalbadjar est une région occupée dès le 2 avril 1993. L’ONU a déclaré la libération immédiate de ces territoires azerbaidjanais. Mais jusqu’à ce jour, toutes ces résolutions sont restées « lettres mortes ».
Nous avons félicité les enfants et leur avons donné des cadeaux. Ils étaient très contents de nos gestes mais ce sont néanmoins des personnes qui ont tout perdu, leurs abris, leurs maisons, leur proches.
Je regarde les visages de ces enfants et de ces gens... Que de souffrances dans les images des petits enfants. Ils vivent sous les missiles de l’armée arménienne, ils vivent dans des conditions difficiles... tous ont tout perdu.
Leurs visages sont empreints de souffrances... La peur, l’angoisse sont présents dans leur regard, je perçois néanmoins une lueur d’espoir, l’espoir de retrouver leur chez eux, leur maison une fois ces territoires occupés définitivement libérés..
Nous sommes dans une école dont les élèves sont les enfants des personnes déplacées. Les enseignants, la directrice de cette école nous reçoivent. Ils sont tous contents de notre arrivée.
Je souhaite parler avec les élèves de cette école. Je m’approche d’un garçon de 6-7 ans
-Comment t’appelles-tu ?
-Oughour (C’est à dire le succès) me répond-il immédiatement.
-Je souhaite que tout se passe bien dans ta vie, Oughour . Grand succès à toi dans la vie !
Une petite fille me raconte :
-Je m’appelle Aydan. Je voudrais étudier la médecine.pour pouvoir soigner les gens, notamment les soldats...
Oui, un enfant qui assiste à la guerre que peut-il souhaiter ?
Les enfants de ces deux villages sont les personnages réels du court film préparé par l’équipe du Fonds, film présenté à Genève en Suisse afin demontrer la souffrance des « enfants de la guerre », des personnes et notamment la situation des enfants habitant à proximité de ces lignes frontières.Une de ces filles en répondant à la question lui demandant ce qu’elle souhaite faire répond qu’elle veut la Paix.
Aujourd’hui, le monde a besoin de paix. Aujourd’hui les gens, les personnes déplacées rêvent de Paix. C’est la Paix dont le monde a besoin, les enfants du monde entier veulent la Paix. Comme les enfants dans les villages à Terter.
Moi de même, je souhaite vivement la Paix!
Zeynab Kazimova
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