Pour répondre à la colère des élus, M. Agramunt a accepté de se soumettre mardi à 11h00 GMT à une "audition" consacrée à cette question, ouverte à tous les membres de l'Assemblée. Mais plusieurs parlementaires lui ont demandé dès lundi de démissionner de la présidence de l'Assemblée, une instance qui se réunit quatre fois par an à Strasbourg pour permettre à 324 parlementaires issus de 47 pays d'Europe de débattre des droits de l'homme ou de l'Etat des droit.
Dès l'ouverture de la session plénière de printemps lundi matin, M. Agramunt, qui siège au "perchoir" de Strasbourg depuis janvier 2016, a abordé lui-même la polémique. Ce voyage à Damas, effectué le 20 mars "en tant que sénateur espagnol" et non pas en tant que président de l'APCE, "a été une erreur (...), et je vous présente donc mes excuses pour cette erreur", a déclaré l'élu espagnol. Il a expliqué s'être rendu en Syrie, car il est un "fervent défenseur du dialogue".
"Je me suis dit que plus Assad entendrait d'appels à la fin de la violence et au respect de la démocratie, mieux ce serait pour l'avenir du peuple syrien", a encore argumenté M. Agramunt.
Fustigeant une "grave erreur politique", le chef de file des élus socialistes, l'Italien Michele Nicoletti a cependant demandé au président de l'assemblée de "faire preuve de sens des responsabilités" en démissionnant. "Votre position n'est plus tenable", a renchéri le "tory" britannique Roger Gale. "Si mes enfants faisaient une telle bêtise, je les punirais", a raillé le conservateur néerlandais Pieter Omtzgit. "C'est écœurant de voir que le président de cette Assemblée s'est fait prendre en photo avec une personne qui a gazé sa propre population", a encore dénoncé l'Ukrainien Oleksii Goncharenko.
Selon M. Omtzig, c'est à bord d'un avion mis à disposition par le gouvernement russe que M. Agramunt s'est rendu à Damas, en compagnie de son compatriote centriste Jordi Xucla et du libéral belge Alain Destexhe, également membres de l'APCE. Plusieurs parlementaires réunis à Strasbourg se sont par ailleurs indignés que les trois responsables aient pris l'initiative de se rendre en Syrie sans en informer l'assemblée européenne.
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