Intérêts économiques russes en Turquie: la mise en garde d`Erdogan

  09 Octobre 2015    Lu: 565
Intérêts économiques russes en Turquie: la mise en garde d`Erdogan
L`armée syrienne a annoncé officiellement le lancement d`une offensive terrestre majeure avec le soutien des bombardements de la Russie. Un engagement russe qui inquiète l`Otan et qui crée des tensions entre Moscou et Ankara d`autant que la Turquie est un voisin direct de la Syrie. Les relations économiques russo-turques pourraient d`ailleurs en pâtir. C`est ce que laisse entendre Recep Tayyip Erdogan. Le président turc a rappelé à la Russie ses intérêts commerciaux en Turquie et lui a conseillé de ne pas les perdre.
Les frappes aériennes russes appuient à partir d`aujourd`hui une offensive terrestre de l`armée syrienne. Une offensive menée contre les rebelles qui tiennent la plaine stratégique de Sahl al-Ghab dans le nord-ouest du pays, précise l`Observatoire syrien des droits de l`homme (OSDH).
Violation de l`espace aérien turc
Face aux critiques qui l`accusent de combattre essentiellement les rebelles syriens, ennemis du régime de Bachar al-Assad, Moscou affirme frapper le groupe Etat islamique en Syrie. Une stratégie confirmée par Damas. Le chef d`Etat major de l`armée syrienne a affirmé que les frappes de l`allié russe ont permis d`affaiblir l`organisation Etat islamique.
Dans le cadre de ses interventions en Syrie, la Russie a violé -selon la Turquie- à deux reprises, l`espace aérien turc. L`intervention militaire russe en Syrie pourrait perturber les relations économiques avec la Turquie. C`est en tout cas ce que laisse entendre, ce jeudi, Recep Tayyip Erdogan. Le président turc a rappelé à la Russie ses intérêts commerciaux en Turquie et lui a conseillé de ne pas les perdre.
Nucléaire et gaz naturel
La Russie y est notamment implantée dans le secteur énergétique. C`est elle qui construit lapremière centrale nucléaire de la Turquie, un projet d`une valeur de 19 milliards d`euros. Mais Recep Tayyip Erdogan met Moscou en garde : « si les Russes ne construisent pas cette centrale, alors d`autres viendront le faire ». Et il n`est pas question pour le chef de l`Etat turc de tendre la main à la Russie : il précise qu`elle a déjà investi plus de deux milliards et demi d`euros dans le projet. Pour Ankara, « c`est donc à Moscou d`agir avec plus d`attention ».
La Turquie est aussi un débouché pour le gaz naturel russe. Elle est certes dépendante de Moscou en la matière puisque la moitié du gaz qu`elle consomme est russe. Mais Recep Tayyip Erdogan n`hésite pas à menacer Moscou de se tourner vers la concurrence, affirmant en être aussi le premier client. Et c`est aussi par la Turquie que doit à l`avenir transiter un nouveau gazoduc vers l`Europe, une voie de substitution pour éviter l`Ukraine. Mais le projetTurkish Stream n`avance pas. Jusqu`à présent les autorités russes mettent ces retards sur le compte du contexte politique intérieur turc. Mais le mois dernier Ankara évoquait déjà « un manque de confiance mutuelle ».

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