Le Figaro publie un article consacré aux atrocités commises par des Arméniens à Terter

  22 Octobre 2020    Lu: 855
  Le Figaro publie un article consacré aux atrocités commises par des Arméniens à Terter  À Terter, le 18 octobre, un appartement dévasté par un bombardement arménien. BULENT KILIC/AFP

Le Figaro a publié un article sur les bombardements de la région de Terter par les forces armées arméniennes depuis le éè septembre. L'article intitulé «À Terter, pilonnée par les obus arméniens» écrit par Emmanuel Grynszpan.  

AzVision présente l'article dans son intégralité:

E Des tirs d’artillerie au loin troublent sporadiquement l’après-midi ensoleillé. Entre les murs de Terter, 24 000 habitants, impossible de déterminer la direction des sons. « Ne cherchez pas, les obus arrivent de partout »,
observe un policier, la mine longue. « Du nord, de l’ouest, du sud, regardez les impacts. » Il exagère
un peu, la ville n’est pas encerclée. Mais il est exact que les façades béantes des immeubles frappés ont des expositions différentes. Les tirs viennent de plusieurs positions, et pleuvent sur la ville, crevant les toits, soufflant les vitrines, arrachant les portails. 

Nous sommes à 20 kilomètres des premières positions arméniennes du Haut-Karabakh. C’est l’artillerie lourde ennemie qui « travaille ». Un grondement fait vibrer une vitrine fêlée, et tressaillir un passant. « C’est un tir d’obus, explique le jeune homme. Tir d’obus, impact d’obus, tir de roquette, impact de roquette. Impact de missile balistique… Je sais tout reconnaître. Mais ma grand-mère aussi ! On a reçu de tout sur la poire ici. »

Rares sont ceux qui s’aventurent dans les rues de Terter, bombardée à intensité variable depuis vingtquatre jours. Aujourd’hui, c’est répit. Le policier surveille une rue commerçante du centre-ville où pas un magasin n’est épargné par la casse. Il s’ennuie. Les voleurs ont trop peur. « Regardez ce trou dans le bitume, un obus est tombé. Et là, à
quelques mètres, un homme se tenait debout. Il est mort. Je crois que c’est le premier civil tué par le conflit. »

Quatorze habitants de Terter sont morts depuis le 27 septembre, déclenchement des hostilités, explique le responsable du district, un petit moustachu vêtu d’un treillis et portant pistolet en bandoulière.

Depuis la cave de la mairie, réaménagée en QG, il décrit des Arméniens déterminés à s’en prendre aux civils. Ses hommes ont compté pas loin de 15 000 projectiles tombés sur Terter et ses environs, et constaté la destruction totale de 116 habitations.

Pour lui, il n’y a « aucun objectif militaire à Terter, mais c’était déjà pareil en 1991-1994. Ils nous arrosaient de bombes pour nous faire fuir et nous terroriser. Mais nous reste rons ici quoiqu’il arrive. Seules les femmes et les enfants sont éloignés ». Au pied des montagnes et des positions séparatistes arméniennes du Haut-Karabakh, la ville est depuis trois décennies une place d’armes. Terter rime avec guerre et avec bunker : les autorités locales y ont aménagé 44 000 m2 d’abris antibombes, vante le chef du district, qui ne veut pas voir son nom publié.

Sur le mur à droite de son bureau, un plan de la ville avec des pastilles vertes sur les maisons touchées ou détruites par le bombardement. Un quartier au nordouest est couvert de pastilles. « Là, tous les immeubles sont détruits »,
explique le militaire. Pourquoi un tel acharnement précisément à cet endroit ? Peut-être était-ce une caserne ? « Non. Le gouvernement y avait relogé des personnes déplacées (par le conflit de 1991-1994, NDLR) dans des immeubles spécialement construits. » Pas moyen de vérifier. « N’allez pas là-bas, c’est trop dangereux, les tirs sont incessants »,
intime le responsable. On peut par contre parcourir les quartiers pavillonnaires, bien abîmés par la pluie d’obus. Et s’interroger sur les raisons de ces tirs apparemment aléatoires. Plusieurs sources affirment qu’il n’y a pas de présence
militaire dans la ville de Terter. En revanche, l’artillerie azerbaïdjanaise est active dans les environs.

Terter ne voit pas le bout du calvaire. La ville est située au pied du front central du conflit qui n’a pas bougé depuis le 27 septembre. Les Arméniens s’accrochent aux hauteurs et défendent avec acharnement leurs positions, résistant aux tirs d’une précision terrifiante des drones de fabrication turque et israélienne. Le ministère de la défense azerbaïdjanais publie quotidiennement des vidéos montrant des frappes pile sur un groupe de soldats arméniens, au beau milieu d’une tranchée, dans l’ouverture d’un bunker, à l’arrière d’un camion… « Cette fois-ci, c’est nous qui allons gagner, notre avantage militaire est évident », assure Elchan, un grand type en costume noir, ami du chef de district. Tout raide, il lâche : « J’aime la France, mais votre gouvernement est contre nous, avec l’Arménie qui nous occupe. Si l’Italie vous occupait, vous ne vous laisseriez pas faire, si ? Moi je suis né à Khodjavend (dans le Haut-Karabakh) et je vis comme un chien depuis vingt-cinq ans. Pourquoi personne ne nous aide depuis tout ce temps ? J’ai le droit de rentrer chez moi, et il n’y a que l’armée qui m’aide. » Sa colère, dit-il, ne se calmera qu’après la reconquête totale du Karabakh


Tags: Terter   France  


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