Mike Pompeo a annoncé que les États-Unis empêcheraient l'Iran d'acquérir des armes russes et chinoises

  15 Septembre 2020    Lu: 653
Mike Pompeo a annoncé que les États-Unis empêcheraient l

Si de nombreux alliés de Washington s'inquiètent de la relance des activités iraniennes d'enrichissement d'uranium en riposte aux sanctions américaines, beaucoup dénoncent les arrière-pensées de Donald Trump, soucieux d'afficher des résultats sur ce dossier à quelques semaines de la présidentielle du 3 novembre.

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a martelé mardi 15 septembre que les États-Unis empêcheraient l'Iran d'acquérir des armes russes et chinoises alors qu'un embargo international sur les armes visant Téhéran arrive à échéance le 18 octobre. «Rien n'a été fait jusqu'à présent pour pouvoir étendre cet embargo et donc les États-Unis ont pris leurs responsabilités», a-t-il déclaré sur la radio France Inter dans une allusion aux désaccords entre Américains et Européens sur ce sujet.

«Nous allons agir de sorte, nous allons empêcher l'Iran d'acquérir des chars chinois et des systèmes de défense aériens russes et ensuite de vendre des armes au Hezbollah, torpillant ainsi les efforts du président (français Emmanuel) Macron au Liban», a-t-il ajouté. Les États-Unis se sont retirés en 2018 de l'accord sur le nucléaire iranien et ont rétabli, dans la foulée, de lourdes sanctions contre l'Iran qu'ils accusent d'expansionnisme au Moyen-Orient via des relais locaux comme la puissante milice chiite du Hezbollah au Liban. Ils ont aussi formellement activé le 21 août à l'ONU une procédure controversée - dite de «snapback» - pour réclamer le rétablissement des sanctions internationales contre l'Iran, dont la prolongation de l'embargo sur les armes.

À compter du 20 septembre, terme du délai d'un mois imposé par la procédure, ils devraient donc affirmer que ces sanctions sont de nouveau en place. Mais ils se heurtent au refus catégorique de leurs alliés européens - France, Allemagne, Royaume-uni - et des autres grandes puissances, Chine et Russie, cosignataires de l'accord de 2015 censé empêcher l'Iran de se doter de l'arme atomique en échange de la levée des sanctions qui étranglent son économie. Une majorité écrasante des membres du Conseil de Sécurité (13 sur 15), dont les pays cosignataires, ont rejeté en août la validité de la procédure engagée par les États-Unis.

Selon ces pays, Washington, ne faisant plus partie depuis 2018 de l'accord sur le nucléaire iranien, n'a pas de base légale pour déclencher à l'ONU un retour de sanctions internationales via ce pacte. «Le snapback n'a pas de légitimité politique et de validité juridique», insiste une source diplomatique européenne «Il faut que ce soit clair que les sanctions ne sont pas rétablies», souligne-t-elle à l'approche du 20 septembre.

Si de nombreux alliés de Washington s'inquiètent de la relance des activités iraniennes d'enrichissement d'uranium en riposte aux sanctions américaines, beaucoup dénoncent les arrière-pensées de Donald Trump, soucieux d'afficher des résultats sur ce dossier à quelques semaines de la présidentielle du 3 novembre. (AFP)


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