"Ankara ne laissera aucun pays spolier ses droits en Méditerranée orientale"

  13 Août 2020    Lu: 716
"Ankara ne laissera aucun pays spolier ses droits en Méditerranée orientale"

Dans son discours, le Président de la Turquie a également réitéré son soutien au Liban

Le Président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a répété que la Turquie ne laissera aucun pays spolier ses droits en Méditerranée orientale.

Le Chef de l’État turc s’est exprimé, jeudi, en marge de la réunion élargie des présidents de sections et fédérations du Parti de la Justice et du développement (AK Parti), dont il est le président, à Ankara.

Erdogan a particulièrement voulu revenir sur les tensions actuelles en Méditerranée orientale, autour des recherches d’hydrocarbures et des limites des eaux territoriales des pays de la région, notamment avec la Grèce.

Dans ce contexte, le président turc a fait savoir qu’il aurait des entretiens téléphoniques, dans la soirée, avec la Chancelière allemande, Angela Merkel, et le président du Conseil européen, Charles Michel.

Le différend avec la Grèce, et avec l’administration grecque de Chypre sud, est principalement dû à la délimitation des plateaux continentaux et des eaux territoriales, Athènes estimant que chacune de ses îles lui procurent une certaine zone de souveraineté maritime, ce qu’Ankara conteste en se basant sur le droit international.

"La politique de la Grèce en mer Égée et en Méditerranée est de mauvaise foi. Revendiquer des eaux territoriales en se basant sur l'île de Meis (Kostellorizo) qui se trouve à 2km des côtes turques mais à 580km des côtes grecques est totalement irraisonnable", a estimé le président turc.

Et de poursuivre : "Revendiquer des droits de 40 mille km2 en mer en se basant sur un îlot de 10 km2 est tant ridicule que sans fondement du point de vue du droit international. J'invite à nouveau la Grèce à respecter les droits de la Turquie".

C’est donc pour cette raison qu’Ankara met tout en œuvre pour défendre ses droits et intérêts dans la région.

"Nous n'avons de visées sur les droits de personne, mais nous ne laisserons pas un autre pays spolier nos droits. Ce n'est pas la Turquie qui attise les tensions en Méditerranée, mais la mentalité grecque/chypriote grecque qui veut ignorer la Turquie et la République Turque de Chypre Nord", a assuré Erdogan.

"Nos actions pour garantir nos droits et intérêts en Méditerranée orientale jouent littéralement le rôle de "papier de tournesol", tant dans notre pays qu'à l'extérieur", a-t-il ajouté.

Le Chef de l’État turc a, dans ce sens, mis en garde Athènes, ou tout autre pays, qui serait tenter d’attaquer les navires turcs.

"Personne ne doit se considérer comme un géant face miroir, ou je le dis clairement, faire le show. Ceux qui attaqueraient mes compatriotes, mes frères, en paieront le prix devant la justice internationale mais aussi par d'autres moyens", a-t-il averti.

Cependant, le président turc a voulu ne pas fermer la porte au dialogue et aux discussions.

"La solution en Méditerranée orientale passe par le dialogue et les négociations. En agissant avec sang-froid, nous pouvons atteindre une solution gagnant-gagnant qui défend les droits de chacun", a-t-il dit, renouvelant son appel pour une réunion avec tous les pays de la région.

Par ailleurs, Erdogan a critiqué la politique d’Athènes vis-à-vis de la minorité turco-musulmane de Thrace orientale, où leurs droits religieux et éducatifs sont régulièrement bafoués par la Grèce.

"L'UE doit demander des comptes à la Grèce, pays membre, qui ne respecte pas le droit européen et qui viole le droit des minorités", a-t-il lancé.

Pour finir, le président turc est revenu sur la terrible explosion qui a frappé le port de Beyrouth au Liban. Il a renouvelé la solidarité de la Turquie, tout en critiquant certains pays qui profitent de la situation « pour faire le show », visant la France sans la mentionner.

"Nous ne sommes pas au Liban pour faire le show devant les caméras comme certains, nous y sommes en vertu de notre fraternité éternelle", a-t-il terminé.

AA


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