Trump met fin au statut spécial de Hongkong

  15 Juillet 2020    Lu: 491
Trump met fin au statut spécial de Hongkong

Le président américain a également signé une loi prévoyant des sanctions en réaction à la répression exercée par Pékin dans l'ancienne colonie britannique, rétrocédée à la Chine en 1997.

Le président américain Donald Trump a annoncé mardi qu'il mettait fin au régime économique préférentiel accordé par les Etats-Unis à Hongkong, et qu'il avait également signé une loi prévoyant des sanctions contre la répression dans l'ancienne colonie britannique, rétrocédée à la Chine en 1997. Ces mesures répondent à l'imposition par Pékin d'une loi draconienne sur la «sécurité nationale». «Aujourd'hui, j'ai signé une loi et un décret pour faire rendre des comptes à la Chine en raison de sa répression de la population de Hongkong», a déclaré Donald Trump lors d'une conférence de presse décousue, au cours de laquelle il s'est aussi attaqué à plusieurs reprises à son adversaire démocrate Joe Biden.

La loi sur l'Autonomie de Hongkong, approuvée à l'unanimité par le Congrès, «donne à mon administration de puissants nouveaux outils pour faire rendre des comptes aux individus et aux entités impliqués dans la répression des libertés à Hongkong», a souligné Donald Trump. «J'ai aussi signé un décret mettant fin au traitement préférentiel pour Hongkong», a-t-il ajouté. «Hongkong sera traité comme la Chine: pas de privilège spécial, pas de traitement économique spécial et pas d'exportations de technologies sensibles», a-t-il dit. Il a ajouté n'avoir aucune intention de rencontrer le président chinois Xi Jinping pour apaiser les tensions. Le milliardaire républicain a estimé que le contrôle exercé par Pékin sur Hongkong marquait la fin du pouvoir économique du territoire. «Nous avons perdu un concurrent très sérieux», a-t-il ajouté. Il a aussi prédit une hémorragie des cerveaux à Hongkong. «Leur liberté leur a été retirée (...), beaucoup de gens vont partir.»

Organisée pour annoncer ces mesures contre la Chine, la conférence de presse de Donald Trump a toutefois vite tourné au meeting de campagne, à moins de quatre mois du scrutin présidentiel de novembre, dans lequel il briguera un second mandat de quatre ans. Le président américain, devancé par Joe Biden dans les sondages, a accusé le candidat démocrate d'avoir été complaisant envers la Chine. «Il n'a jamais rien fait, à part prendre de très mauvaises décisions», a-t-il affirmé. «Surtout en politique étrangère.»

La loi chinoise sur la« sécurité nationale» entraîne, selon ses critiques, un recul des libertés inédit depuis la rétrocession de Hong Kong à la Chine par le Royaume-Uni en 1997. Pour les Etats-Unis comme pour d'autres pays occidentaux, il s'agit de museler l'opposition après les manifestations monstres de l'an dernier, qui visaient à dénoncer l'influence de Pékin dans sa Région autonome spéciale. Pour la Chine, il s'agit avec ce texte d'assurer la stabilité, de mettre fin au vandalisme ayant émaillé les manifestations de 2019 dans ce territoire de 7,5 millions d'habitants, ainsi que d'y réprimer le courant militant pour l'indépendance.

Pékin a vivement réagi mercredi, menaçant les Etats-Unis de représailles après les annonces du président Trump. «Il s'agit d'une ingérence flagrante dans les affaires de Hong Kong et les affaires intérieures de la Chine», a dénoncé mercredi dans un communiqué le ministère chinois des Affaires étrangères, qui a condamné «fermement» l'initiative américaine. «Afin de sauvegarder ses intérêts légitimes, la Chine apportera la réponse nécessaire et imposera des sanctions aux personnes et aux entités américaines concernées», a-t-il averti.

AFP


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