Etats-Unis : les policiers impliqués dans le meurtre de George Floyd devant un juge

  30 Juin 2020    Lu: 859
Etats-Unis : les policiers impliqués dans le meurtre de George Floyd devant un juge

Les quatre hommes encourent jusqu'à 40 ans de réclusion.

Les policiers impliqués dans la mort de George Floyd comparaissent lundi 29 juin devant un tribunal de Minneapolis pour la première audience de fond consacrée au meurtre de cet Afro-Américain qui a rouvert les plaies raciales aux Etats-Unis.

L'ex-policier Derek Chauvin, 44 ans et inculpé pour meurtre, sera entendu ce lundi à partir de 19h15 heure française par vidéo depuis la prison fédérale à haute sécurité d'Oak Park Heights (Minnesota), où il est détenu.

Les policiers qui l'accompagnaient, Alexander Kueng, Thomas Lane et Tou Thao, poursuivis pour complicité de meurtre, devraient être présents en personne. Les deux premiers ont été remis en liberté conditionnelle contre le versement d'une caution de 750.000 dollars. Ils encourent jusqu'à 40 ans de réclusion.

«Je ne peux plus respirer»
Le 25 mai, les quatre hommes avaient voulu arrêter George Floyd soupçonné d'avoir tenté d'écouler un faux billet de 25 dollars dans un commerce de Minneapolis, dans le nord des Etats-Unis. Le quadragénaire, menotté, avait été plaqué au sol et l'agent Derek Chauvin avait appliqué son genou sur son cou pour l'y maintenir.

«Je ne peux plus respirer», a supplié George Floyd à plusieurs reprises avant de perdre conscience. Malgré les interventions de passants, Derek Chauvin a continué à exercer sa pression. Le drame, dont les images captées par une passante sont devenues virales, a suscité une vague de manifestations inédites depuis les grandes marches pour les droits civiques des années 1960, qui a même dépassé les frontières américaines.

Réaction tardive de la justice
Des tensions sont rapidement apparues en raison de la réaction tardive de la justice. La police avait immédiatement licencier les quatre hommes mais le procureur local en charge du dossier n'avait arrêté Derek Chauvin que quatre jours après les faits et ne l'avait inculpé que pour «homicide involontaire», sans mettre en cause ses collègues.

Le dossier lui avait ensuite été retiré pour être directement confié aux services du procureur de l'Etat du Minnesota. Une autopsie avait alors confirmé que George Floyd était mort «par homicide» à cause «de la pression exercée sur son cou» et les charges retenues contre Derek Chauvin avait été requalifiées en «meurtre». Ses trois collègues avaient été arrêtés et inculpés à leur tour pour «complicité».

Pression populaire
Malgré le soulagement de la famille, les manifestations ont continué dans tous les Etats-Unis. Dans les cortèges se sont mêlés des appels à réformer la police, à mettre un terme aux inégalités entre les Américains noirs et blancs et à assumer le passé raciste et esclavagiste du pays.

Cette pression a porté de premiers fruits: plusieurs services de police ont renoncé aux «clés d'étranglement», d'autres se sont engagés à rendre public le passif de leurs agent ou encore à exclure les puissants syndicats des procédures disciplinaires. Le Conseil municipal de Minneapolis a même décidé de démanteler sa police pour réinventer de nouveaux services d'ordre. Mais au niveau fédéral, les avancées sont plus timides. Le président républicain Donald Trump, en campagne pour sa réélection, a mis l'accent sur les débordements commis en marge des manifestations pour se poser en garant de «la loi et de l'ordre».

Par AFP


Tags: Etats-Unis    GeorgeFloyd  


Fil d'info