Coronavirus. Des politiques italiens proposent de faire appel à des « assistants civiques »

  25 Mai 2020    Lu: 919
Coronavirus. Des politiques italiens proposent de faire appel à des « assistants civiques »

Plusieurs responsables ont émis l’idée d’embaucher des volontaires qui veilleraient au respect des mesures sanitaires, en surveillant les entrées et sorties dans les parcs, ou sur les plages et marchés. Cette proposition a suscité un vif débat dans le pays.

Des responsables italiens ont proposé la création d’un corps d'assistants civiques, composé de 60 000 volontaires, pour aider à lutter contre la propagation du coronavirus en Italie, une idée qui ne fait pas l’unanimité dans la péninsule.

Francesco Boccia, ministre des Affaires régionales dans le gouvernement de Giuseppe Conte, et Antonio Decaro, maire de Bari (sud) et président de l’Association des communes italiennes (ANCI), ont lancé dimanche l’idée de recruter ces 60 000 personnes, rapporte la presse nationale.

Ces assistants civiques seraient recrutés sur la base du volontariat, à travers un mécanisme de la protection civile, organisme qui gère les divers volontaires aidant à lutter contre la pandémie de Covid-19 qui a fait près de 33 000 morts dans le pays.

Ces volontaires seraient des personnes percevant des aides d’État ou des retraités, ont précisé les deux hommes.

Contrôle des parcs, marchés et plages
Antonio Decaro a renchéri lundi 25 mai dans un communiqué, rappelant que ce sont des volontaires qui ont aidé à livrer les courses ou les médicaments à ceux qui ne pouvaient pas sortir de chez eux pendant la crise.

Dans cette nouvelle phase, ils facilitent le contrôle de l’accès aux parcs ou aux marchés, comptant le nombre de personnes qui entrent ou sortent, ou expliquent les règles d’accès aux plages quand elles rouvriront, a-t-il précisé.

C’est une proposition que nous accueillons favorablement, a déclaré lundi un responsable de la ville sicilienne de Messine (sud), Benny Bonaffini, tandis que Paolo Truzzu, maire de la ville sarde de Cagliari a estimé que les assistants civiques peuvent être utiles.

L’idée a immédiatement suscité un vif débat, de nombreuses personnalités exprimant leur scepticisme ou de vives critiques.

« On a besoin de ministres qui font les ministres »
Comment pouvons-nous penser que 60 000 personnes trouvées on ne sait comment, formées on ne sait comment, se mettent à faire le tour de l’Italie disant aux Italiens ce qu’ils doivent faire sur la base de règles que personne ne comprend ? Est-ce normal et légitime dans un pays démocratique ?, s’est interrogé sur twitter Carlo Calenda, ex-ministre et chef du petit parti Azione (Action).

On n’a pas besoin d’assistants civiques. On a besoin de ministres qui font les ministres, d’administrateurs qui font les administrateurs, a déclaré Matteo Orfini, député et ex-président du Parti démocrate (PD, centre-gauche) au pouvoir.

Pour le parti pro-européen Piu Europa, ce projet ne semble pas une bonne idée. Nous avons besoin de médecins, infirmières, assistants sociaux, enseignants, des personnes préparées, a déclaré Giordano Masini, membre de la direction du parti.

Embaucher une pléthore d’assistants civiques sans aucune compétence pour contrôler notre mode de vie ? Il fait bon vivre en DDR, l’ex-Allemagne de l’Est connue pour le contrôle policier exercé sur ses habitants, a ironisé Anna Maria Bernini, cheffe des sénateurs de Forza Italia (FI), le parti de Silvio Berlusconi.

Par AFP


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