Le premier ministre Édouard Philippe et le ministre de la Santé Olivier Véran vont par ailleurs être auditionnés à l'Assemblée nationale par la mission d'information, pour parler de «l'impact, de la gestion et des conséquences» de l'épidémie. Cette mission, créée la semaine dernière, a vocation à contrôler chaque semaine les mesures prises par le gouvernement.
Trois mois jour pour jour après la première alerte de l'Organisation mondiale de la Santé sur des pneumopathies inexpliquées en Chine, la France a enregistré mardi une nouvelle hausse record du nombre de morts du coronavirus: 499 en 24 heures, soit un décès toutes les trois minutes. Selon le dernier bilan des autorités, l'épidémie a tué 3523 personnes. Le nombre de patients en réanimation a, lui, plus que doublé en une semaine et atteignait mardi soir 5565 (+458).Le chiffre de décès en France dépasse désormais le bilan officiel en Chine (3.305). «Cette situation est totalement inédite dans l'histoire de la médecine française», a souligné le directeur général de la Santé Jérôme Salomon lors de son point presse quotidien.
Déferlement en Île-de-France
Un tiers des décès enregistrés dans les hôpitaux l'ont été en Ile-de-France, où l'épidémie est en train de déferler après avoir frappé l'Est du pays. Pour alléger les services déjà sous pression, alors que le pic n'est pas encore là, 36 malades des hôpitaux de la région parisienne seront transférés mercredi à bord de deux TGV médicalisés de Paris vers la Bretagne, selon les autorités.Le transfert en TGV reste «compliqué», a rappelé le Pr Salomon: les patients sont «surveillés pendant tout le trajet par une équipe de réanimation complète. C'est un processus très lourd et totalement fiable». Depuis la première opération de ce type le 18 mars, «288 patients lourds ont été transférés vers des régions moins en tension et ce nombre est amené à progresser dans les jours et semaines qui viennent», a indiqué le Pr Salomon.
L'Est de la France n'en a pas fini non plus avec la saturation de ses capacités: mardi soir, 21 transferts étaient en cours du Grand Est vers le Luxembourg, l'Allemagne et la Suisse, selon le directeur général de la Santé. Le directeur de l'ARS du Grand Est s'est dit confiant, estimant que la région devrait connaître une diminution des hospitalisations liées au Covid-19 pendant la deuxième quinzaine d'avril.
AFP
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