Allemagne: un ex-traducteur condamné pour espionnage au profit de l'Iran

  24 Mars 2020    Lu: 805
Allemagne: un ex-traducteur condamné pour espionnage au profit de l

Un ex-traducteur germano-afghan de l'armée allemande a été condamné lundi à six ans et dix mois de prison ferme pour espionnage au profit de l'Iran, a annoncé le tribunal de grande instance de Coblence. Son épouse, qui comparaissait libre, a quant à elle écopé d'une peine de dix mois avec sursis, a précisé le tribunal dans un communiqué.

L'homme, identifié comme Abdul S., 51 ans, a été reconnu coupable de «trahison dans un cas particulièrement grave». Employé comme interprète civil par la Bundeswehr à la caserne Heinrich-Hertz de Daun, près de Coblence, le Germano-Afghan a été reconnu coupable d'avoir «transféré des secrets d'Etat à caractère militaire à des collaborateurs du service du renseignement iranien».

Incarcéré depuis un an, l'accusé risquait la perpétuité, soit au moins 15 ans de prison en Allemagne mais les juges ont indiqué qu'ils avaient tenu compte du fait que les deux avaient avoué les faits et disposaient auparavant d'un casier judiciaire vierge.

Concrètement, les juges ont estimé avéré qu'il a à partir du 28 janvier 2013 rencontré à au moins huit reprises dans différentes villes européennes des agents des services secrets iraniens pour leur remettre des documents de l'armée allemande, notamment des évaluations et des analyses de situations militaires dans certains pays, a précisé le tribunal. Ces rencontres se sont arrêtées début février 2017 et les contacts ont été interrompus à son initiative. Pour ses informations, il a perçu quelque 34.500 euros.

Son épouse avait connaissance des activités de son mari au moins à partir de début 2016 et lui a notamment apporté un soutien logistique en réservant ses voyages. En revanche, le tribunal n'a pas pu établir les motivations qui ont conduit cet homme à livrer des informations aux agents iraniens.

Le procès s'était ouvert en janvier et avait immédiatement été placé sous le signe du secret d'État. Ainsi public et médias n'ont pas été autorisés à écouter l'énoncé complet de l'acte d'accusation pour des «raisons de sécurité de l'État», avait précisé le président du tribunal, Thomas Bergmann.

AFP


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