Chili: la justice ordonne le retrait de plaques célébrant un ex-bras droit de Pinochet

  08 Mars 2020    Lu: 742
Chili: la justice ordonne le retrait de plaques célébrant un ex-bras droit de Pinochet

La Cour suprême du Chili a validé une décision judiciaire ordonnant à l'armée de retirer dans ses locaux une série de plaques rendant hommage au général Manuel Contreras, un ex-bras droit de Pinochet, reconnu coupable de nombreux crimes pendant la dictature.

La plus haute juridiction du pays a rejeté dans sa décision, rendue publique vendredi, un recours en appel présenté par l'armée contre un jugement en première instance datant de décembre.

Ce dernier avait ordonné à l'institution de «retirer les plaques et portraits commémoratifs présents à l'Académie de guerre et à l'Ecole d'ingénieurs de Tejas Verde», située dans le centre du pays. Il faisait suite à une plainte déposée par plusieurs victimes qui estimaient que le maintien de ces hommages violaient le principe de «garantie de non répétition», consacré par la législation internationale dans le cadre des mesures de réparation pour les victimes de violations des droits de l'homme. «Les portraits de Manuel Contreras ne contribuent pas à la réparation que méritent les victimes», a estimé Sergio Micco, le directeur de l'Institut national des droits de l'homme (INDH), un organisme public indépendant.

Manuel Contreras Sepulveda, décédé en 2015 à l'âge de 86 ans, avait été condamné à 529 ans de prison dans des procès organisés pour 40 cas de tortures, disparitions et enlèvements d'opposants. Il avait notamment été condamné pour l'assassinat d'Orlando Letelier, ex-ministre du gouvernement du socialiste Salvador Allende, victime d'un attentat à la voiture piégée à Washington en 1976. Il avait été le créateur et unique directeur de la Direction nationale du renseignement (DINA), à laquelle est imputée la majorité des victimes de la dictature chilienne (1973-1989) - plus de 3.200 morts ou disparus et plus de 38.000 personnes torturées.

Considéré comme le bras droit de l'ex-président Pinochet, il a été un des plus grands criminels jugés de l'histoire du Chili, mais a toujours nié que la DINA ait été à l'origine de tortures ou de disparitions. Manuel Contreras a aussi participé à la création et mise en application de l'«Opération Condor», plan d'extermination des opposants coordonné par les dictatures sévissant dans plusieurs pays d'Amérique latine dans les années 70 (Chili, Argentine, Bolivie, Brésil, Paraguay, Uruguay).

AFP


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