Juncker se défend dans un scandale d'écoutes illégales au Luxembourg

  05 Mars 2020    Lu: 931
Juncker se défend dans un scandale d

L'ancien président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a témoigné mercredi dans une affaire d'écoutes illégales qui l'avait contraint en 2013 à démissionner de son poste de Premier ministre du Luxembourg.

La 12e chambre correctionnelle du Grand Duché juge depuis mardi trois anciens agents du Service de Renseignement de l'Etat Luxembourgeois (SREL) accusés d'avoir mis en place des écoutes illégales en 2007. L'un des accusés Marco Mille, chef du SREL de 2003 à 2010, soutient que Jean-Claude Juncker a donné son accord pour ces écoutes.

Le témoignages de l'ancien Premier ministre était très attendu. Jean-Claude Juncker est arrivé au tribunal avec ses gardes du corps à 16H40 et après avoir prêté serment, il a démenti. «Je pense que je me serais rappelé d'avoir autorisé une telle écoute», a-t-il déclaré. Il avait déjà nié avoir donné son aval à ces écoutes lors de son audition en 2013 devant la commission d'enquête parlementaire sur les dysfonctionnements du service de Renseignements.

La commission avait toutefois conclu que la responsabilité politique de M. Juncker était engagée. Désavoué par ses alliés socialistes qui lui ont retiré leur soutien, Jean-Claude Juncker avait dû démissionner. Son parti, le CSV, s'est retrouvé dans l'opposition après les élections législatives et l'ancien Premier ministre a été élu un an plus tard à la présidence de la Commission européenne. Son mandat s'est terminé en décembre dernier. Son retour à la vie publique a permis l'ouverture du procès et son témoignage.

Marco Mille et les deux autres anciens agents du SREL sont accusés d'avoir participé à des écoutes illégales en 2007 et d'avoir participé au détournement d'un CD crypté contenant l'enregistrement d'une conversation entre le Grand-Duc Henri et Jean-Claude Juncker sur une série d'attentats qui ont fait cinq blessés dans les années 1980 au Grand Duché. Les juges devront décider si les trois prévenus ont violé la loi sur la protection de la vie privée en réalisant des enregistrements et si ceux-ci ont été autorisés par les autorités compétentes, en l'occurrence Jean-Claude Juncker, responsable du SREL de par sa fonction.

Selon un témoin, aujourd'hui décédé, Eugène Beffort, la discussion - enregistrée à l'insu des protagonistes-- évoquerait la possible implication du frère du souverain dans les attentats commis entre 1984 et 1986. Leur auteur n'a jamais revendiqué ses actes et n'a à ce jour pas été identifié, 36 ans après les faits.

AFP


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