Roger Stone, proche de Donald Trump, condamné à 40 mois de prison

  21 Février 2020    Lu: 934
Roger Stone, proche de Donald Trump, condamné à 40 mois de prison https://i.f1g.fr/media/cms/616x347_crop/2020/02/20/49051f5492234ef191714b3fa84abec66b25dbbf1e1186aa4fae276e3dc7136b.

Roger Stone, l'ancien conseiller ami de Donald Trump dont le procès a déclenché une polémique à Washington en raison des interventions du président américain dans le dossier, a finalement été condamné jeudi à 3 ans et 4 mois de prison.

Le ministère de la Justice, en se défendant d'agir sur instruction présidentielle, avait déjugé ses procureurs qui avaient initialement requis entre 7 et 9 ans contre M. Stone, reconnu coupable en novembre d'avoir menti au Congrès. Ses recommandations d'une sentence comprise entre 3 et 4 ans ont bien été suivies par la juge fédérale Amy Jackson. «Il n'a pas été poursuivi, comme certains l'ont dénoncé, pour avoir défendu le président. Il a été poursuivi pour avoir couvert le président», a-t-elle déclaré après le prononcé de peine, se félicitant que «la vérité existe et importe toujours».

La semaine dernière, les procureurs fédéraux qui instruisaient l'affaire avaient requis entre 7 et 9 ans de prison contre M. Stone. Mais Donald Trump avait dans la foulée dénoncé une «erreur judiciaire» et laissé planer le doute quant à une amnistie présidentielle pour ce consultant de 67 ans, connu pour son style flamboyant et son tatouage de Richard Nixon dans le dos.

Le lendemain, le ministère de la Justice avait à son tour jugé la recommandation «excessive» et suggéré une sentence comprise entre 3 et 4 ans de détention. Désavoués par leur hiérarchie, les quatre procureurs fédéraux s'étaient retirés de l'affaire. La réaction du président n'avait pas tardé: «Félicitations au ministre de la Justice Bill Barr pour avoir pris en charge un dossier totalement hors de contrôle !»

L'Attorney général des États-Unis a eu beau assurer que les commentaires présidentiels n'avaient eu aucun impact sur la décision de ses services, il s'est retrouvé sous le feu des critiques. Outre l'opposition démocrate, plus de 2.200 anciens fonctionnaires du ministère de la Justice l'ont appelé à démissionner, l'accusant dans une lettre ouverte d'avoir accordé un «traitement de faveur» à Roger Stone et d'être «aux ordres du président».

«Rumeurs» de démission

Sur la défensive, Bill Barr a martelé que Donald Trump, dont il est l'un des plus solides défenseurs, ne lui avait pas demandé d'intervenir. Dans une rare note dissonante, il a toutefois demandé au milliardaire new-yorkais d'éviter de tweeter sur les dossiers judiciaires, estimant que cela rendait son travail «impossible». Peine perdue, la Maison Blanche assure que le président a le droit «de commenter des affaires criminelles» et que cela ne relève pas de «l'ingérence».

Et Donald Trump était reparti à la charge, en retweetant de nombreux commentaires portant sur les démêlés d'autres de ses proches avec la justice ou sur l'origine de l'enquête russe, dénonçant un procès «très injuste» pour Roger Stone.

Jeudi matin, il avait de nouveau tweeté sur l'affaire, deux heures avant que la peine soit connue, pour s'émouvoir d'un manque d'«équité». Mardi, le ministre avait, selon des sources anonymes citées par de nombreux médias américains, fait savoir à l'entourage du président qu'il pourrait quitter son poste si ces tweets devaient continuer. La porte-parole du ministère a toutefois balayé des «rumeurs» infondées. «Le ministre n'a aucunement l'intention de démissionner», a précisé Kerri Kupec.

Roger Stone, expert autoproclamé des «coups fourrés», a été reconnu coupable d'avoir exercé des pressions sur des témoins et menti au Congrès sur ses contacts avec l'organisation WikiLeaks, au sujet d'e-mails démocrates piratés lors de la campagne présidentielle de 2016. Clamant son innocence, il soutient que des membres du jury étaient «partiaux». Il n'a pas été immédiatement incarcéré jeudi au prononcé de sa peine à Washington.

Durant son procès, il s'était notamment fait remarquer en postant sur Instagram une photo de la juge Amy Jackson à côté d'un viseur d'arme à feu. Elle lui avait interdit de commenter son dossier publiquement. (AFP)


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