Le gouvernement libyen suspend sa participation aux pourparler de Genève

  19 Février 2020    Lu: 524
Le gouvernement libyen suspend sa participation aux pourparler de Genève

Le Conseil présidentiel du gouvernement d'entente nationale libyen a suspendu sa participation aux pourparlers de Genève, suite au bombardement, par les milices de Khalifa Haftar, du port maritime de Tripoli, tuant 3 civils et blessant cinq autres.

Dans un communiqué, le Conseil a déclaré que : "La trêve a été de nouveau violée, mardi, par le ciblage d'équipements civils de la capitale Tripoli. La cible, cette fois-ci, n'était pas l'aéroport de de Mitiga, mais les milices ennemies (relevant de Haftar) on bombardé le port maritime de Tripoli".

Le Conseil a insisté sur le fait que ce port constitue le point névralgique de plusieurs villes libyennes, par le biais duquel s'acheminent les besoins essentiels des citoyens, tels que les médicaments, les équipements médicaux, l'énergie domestique, etc.

Cette attaque constitue une nouvelle violation, perpétrée par les forces de Haftar, d'un fragile cessez-le-feu, établis depuis le 12 janvier dernier suite à une initiative turco-russe. Elle constitue également une transgression d'une décision prise, mercredi dernier, par le Conseil de sécurité de l'Onu, appelant au respect du cessez-le-feu.

Le Conseil d'entente a poursuivi en expliquant que "l'action du rebelle contre la légitimité (Haftar), y compris les violations avant et après la trêve, constituent des crimes de guerre répertoriés, qui ne nécessitent pas de condamnation, mais des mandats d'arrêt et de dépôt auprès des instances judiciaires intérieures et extérieures".

"Nous déclarons la suspension de notre participation aux pourparlers militaires à Genève (sous l'égide des Nations Unies), jusqu'à la prise de positions fermes contre l'agresseur et ses violations et nous aurons la réponse qu'il faut à ces agressions, en temps et lieu adéquats", a ajouté le Conseil.

Pour rappel, il a été prévu que la ville suisse de Genève accueille, mardi, un deuxième round des réunions du Comité militaire libyen conjoint "5+5", dont le but consiste à trouver une solution au conflit libyen.

"Sans cessez-le-feu durable, favorisant le retour des déplacés et la sécurité de la capitale et des autres villes, sans la moindre menace, les négociations n'auront aucun sens et, pas de paix sous les bombardements", a déclaré le Conseil.

"La communauté internationale, si elle tient vraiment à la stabilité de la Libye, doit s'engager à mettre en oeuvre ses décisions et à prendre des mesures internationales fermes et tangibles contre l'assaillant agresseur ainsi que contre les pays qui le soutiennent", a encore souligné le Conseil libyen.

Par ailleurs, l'Institution nationale de pétrole libyenne a annoncé dans un communiqué que les navires de transport de carburant avaient été évacués du port de Tripoli, mettant en garde contre une catastrophe humaine et naturelle en cas d'explosion de bennes à carburant lors d'attaques futures.

Depuis avril 2019, les forces du général à la retraite, Khalifa Haftar, mènent une offensive en direction de Tripoli, où siège le gouvernement d'entente nationale, lui disputant la légitimité et le pouvoir dans ce pays riche en pétrole. (AA)


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