La fin du pacte États-Unis/Philippines serait préjudiciable au contre-terrorisme

  13 Février 2020    Lu: 867
La fin du pacte États-Unis/Philippines serait préjudiciable au contre-terrorisme

Un haut responsable de la marine américaine a estimé jeudi qu'une rupture du pacte militaire avec les Philippines nuirait à la lutte contre le terrorisme, alors que le président Donald Trump avait indiqué mercredi que cela lui était «égal».

L'amiral Philip Davidson, qui dirige le commandement Indo-Pacifique, a espéré que Manille revienne sur sa décision de rompre le «Visiting Forces Agreement» (ou VFA, accord sur les forces étrangères), qui offre un cadre légal à la présence de troupes américaines aux Philippines et à l'organisation d'exercices militaires conjoints.

Les Philippines ont en fait enclenché le compte à rebours de six mois avant la résiliation effective de l'accord. «Nous avons donc un peu de temps pour mener des efforts diplomatiques», a déclaré l'amiral Davidson à Sydney. «J'espère que nous aurons un bon résultat.» Cette décision a été qualifiée de «grave» par l'ambassade des Etats-Unis aux Philippines, mais le patron de la Maison blanche a relativisé mercredi son importance.

Pour Trump, la fin de cet accord «fera économiser beaucoup d'argent» aux États-Unis
«Pour être honnête, cela ne m'a jamais vraiment préoccupé», a déclaré M. Trump, interrogé sur cet épineux dossier lors d'un échange avec les journalistes dans le Bureau ovale. «Cela m'est vraiment égal, s'ils veulent le faire, ce n'est pas un problème, cela nous fera économiser beaucoup d'argent», a-t-il ajouté.

Mais l'amiral Davidson a estimé qu'une telle rupture compliquerait les opérations militaires contre les organisations islamistes dans le sud de l'archipel. «Nos capacités à aider les Philippines dans leur combat contre l'extrémisme violent dans le Sud, nos capacités à nous entraînér et à opérer au sein des Philippines et avec les forces armées philippines serait mise en cause sans cet accord sur les forces étrangères», a-t-il dit.

Un accord de paix avait été signé en 2014 avec le principal groupe de la rébellion musulmane dans le sud des Philippines, le Front Moro islamique de libération (Milf). Il a débouché l'an passé sur le vote par référendum de la création d'une région autonome dans le sud.

Mais ce processus, qui a débuté dans les années 1990, n'inclut pas les organisations islamistes -dont celles qui ont prêté allégeance au groupe Etat islamique- encore très actives dans le sud des Philippines et que le Milf combat aux côtés des forces gouvernementales, avec lesquelles il a fait alliance.

Le président philippin Rodrigo Duterte, connu pour ses provocations, a souvent menacé depuis son élection en 2016 de mettre fin à l'alliance de son pays avec les Etats-Unis, au profit de la Russie ou de la Chine. Il avait spécifiquement menacé de résilier le pacte militaire VFA en 2016 -- puis de nouveau en janvier dernier, après l'annulation par les Etats-Unis d'un visa pour l'ex-chef de la police du pays Ronald Dela Rosa, aujourd'hui sénateur. (AFP)


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