Bruxelles propose une procédure plus stricte d'élargissement de l'UE

  06 Février 2020    Lu: 429
Bruxelles propose une procédure plus stricte d

La Commission européenne a soumis aujourd'hui aux Etats membres une procédure d'adhésion à l'UE plus stricte et réversible pour répondre aux conditions posées par la France avant d'ouvrir les négociations avec l'Albanie et la Macédoine du Nord en mai.

Pour Amélie de Montchalin, secrétaire d'état aux affaires étrangères, «c'est une première étape positive. On a un processus réversible avec la possibilité de suspendre ou d'arrêter les négociations, et un contrôle politique fort par les Etats membres» mais elle précise qu'il faut «avoir un accord à 27 sur cette nouvelle proposition, sans qu'elle soit dénaturée».

Mais la secrétaire d'état aux affaires étrangères demande d'abord des un état des lieux en ce qui concerne les réformes menées dans le pays : «La France attend par ailleurs un rapport sur la réalité des réformes demandées à l'Albanie et la Macédoine du Nord». Ce n'est qu'une fois toutes ces étapes passées que «Le gouvernement français prendra sa décision d'accepter ou non l'ouverture des négociations avec ces deux pays».

Le commissaire à l'Élargissement Oliver Varhelyi doit présenter «à la fin du mois» un nouveau rapport sur l'état des réformes menées en Albanie et la Macédoine du Nord. Sa proposition et le rapport seront discutés pour la première fois à 27 le 25 février au cours d'une réunion des ministres des affaires européennes à Bruxelles.

Sans doute par prudence, le commissaire Varhelyi explique que «les négociations seront menées par thèmes. Nous voulons avoir la possibilité de faire marche arrière quand il n'y a pas de progrès, voire un recul, car nous ne pouvons pas cautionner des reculs». Il averti que «si les attentes sont déçues, les Etats membres pourront décider la suspension ou le gel des négociations».

«Nous devons être très clairs sur ce que nous attendons des candidats et sur ce que nous leur offrons s'ils nous donnent ce que nous attendons», souligne le commissaire.

Ce durcissement du processus a été demandé par plusieurs Etats membres lors du sommet européen d'octobre 2019. Pour l'obtenir, la France, les Pays-Bas et le Danemark ont bloqué l'ouverture des négociations avec l'Albanie et la Macédoine du Nord alors que ces deux pays ont rempli les critères d'admission en vigueur. Le commissaire Varhelyi a également confirmé que «plusieurs autres Etats membres ont émis officieusement des doutes et des réserves» sur le processus d'adhésion.

Sa proposition vise à répondre aux «vrais problèmes» qui ont été soulevés. «Il n'y a pas qu'un problème français», a-t-il affirmé. La position française a été fustigée comme «une erreur historique» par ses partenaires et par les dirigeants des institutions européennes.

Oliver Varhelyi s'est dit confiant sur les chances de lever les blocages en affirmant que «beaucoup de progrès ont été réalisés par l'Albanie et la Macédoine et le rapport nous aidera à plaider la cause des deux candidats».

Le commissaire espère une décision pour l'ouverture des négociations avec la Macédoine et la Macédoine du Nord lors du sommet européen les 26 et 27 mars, selon plusieurs responsables européens.

Les pays des Balkans occidentaux (Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Monténégro et Serbie) aspirent eux aussi à une adhésion à l'Union Européenne. Le sommet où leur adhésion sera discutée est prévue pour le 6 et 7 mai à Zagreb.

AFP


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