Agressions sexuelles: le Canada veut obliger ses juges à suivre une formation

  05 Février 2020    Lu: 864
Agressions sexuelles: le Canada veut obliger ses juges à suivre une formation

Le gouvernement canadien a déposé mardi un projet de loi visant à obliger les juges à suivre une formation qui les sensibiliserait au traitement des agressions sexuelles et leur apporterait une meilleure compréhension des «stéréotypes» les entourant.

Ce projet de loi est une nouvelle mouture d'un texte rédigé dans la foulée d'un scandale qui avait entraîné la démission d'un juge en 2017.

Lors d'un procès pour viol quelques années plus tôt, ce magistrat avait demandé à la plaignante de 19 ans pourquoi elle n'avait pas «serré les genoux» lors de l'agression. Il lui avait également affirmé que «parfois, le sexe et la douleur vont de pair». Le magistrat avait démissionné peu après qu'une députée de l'opposition conservatrice, Rona Ambrose, avait déposé une proposition de loi exigeant une formation spécifique pour les juges appelés à se prononcer sur des cas d'agression sexuelle. Le texte, soutenu par les députés, avait été enterré au Sénat pour des raisons de procédure.

Le nouveau projet de loi a été présenté mardi par le ministre de la Justice, David Lametti, entouré de la ministre des Femmes Maryam Monsef et de l'ancienne députée Rona Ambrose, aujourd'hui retirée de la politique. «Nous poursuivons nos efforts pour veiller à ce que notre système de justice pénale traite les victimes d'agression sexuelle avec le respect et la dignité qu'elles méritent», a expliqué David Lametti lors d'un point-presse. «Il est essentiel que les juges qui traitent ces affaires soient équipés pour prendre des décisions équitables et appropriées à l'abri des stéréotypes nuisibles et des notions archaïques qui, par le passé, ont ébranlé la confiance des Canadiens dans notre système juridique», a-t-il ajouté.

Rona Ambrose a pour sa part rappelé qu'une Canadienne sur trois subit une agression sexuelle dans sa vie, mais que, parmi elles, seule une sur dix porte plainte, en moyenne. Lors des procès pour viol auxquels elle a assisté, Rona Ambrose a par ailleurs relevé «un décalage frappant entre la loi telle qu'elle est rédigée et telle qu'elle est appliquée dans la salle d'audience».

AFP


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