Yémen: les Houthis en possession de nouvelles armes

  01 Février 2020    Lu: 608
Yémen: les Houthis en possession de nouvelles armes

Les rebelles Houthis au Yémen disposent depuis 2019 de nouvelles armes, dont certaines ont des caractéristiques similaires à de l'armement produit en Iran, indique un rapport d'experts de l'Onu chargés de contrôler l'embargo imposé en 2015 dans ce pays, et obtenu vendredi par l'AFP. 

«En plus des systèmes d'armes connus qu'ils avaient jusqu'alors, ils utilisent un nouveau type de drone de type Delta et un nouveau modèle de missiles de croisière terrestres», indique ce document remis au Conseil de sécurité de l'ONU, qui retrace un an d'enquête et doit être rendu public prochainement.

Deux tendances apparaissent depuis un an qui pourraient constituer des violations de l'embargo, poursuivent-ils: la première est le transfert aux Houthis de pièces détachées accessibles dans le commerce dans des pays industrialisés, comme des moteurs de drones, et qui sont livrés aux Houthis via une série d'intermédiaires ; la deuxième est la poursuite de la livraison aux Houthis de fusils d'assaut, de grenades, de missiles anti-chars, et de systèmes de missiles de croisière plus sophistiqués.

«Certaines de ces armes ont des caractéristiques techniques similaires à des armes fabriquées en Iran», notent les experts sans pouvoir confirmer que l'armement dont sont dotés les Houthis a été livré par le gouvernement iranien. Ce dernier a toujours démenti fournir des armes aux Houthis. Tant les pièces civiles que les armes «semblent suivre un chemin de contrebande qui passe par Oman et la côte sud du Yémen, via des régions sous contrôle du gouvernement yéménite, jusqu'à Saana» sous domination des Houthis, précise le rapport.

Les experts confirment par ailleurs qu'il est «peu probable» que les rebelles, bien qu'ils en aient émis la revendication, soient à l'origine des attaques d'installations pétrolières saoudiennes le 14 septembre 2019. Plusieurs pays dont les Etats-Unis avaient alors écarté une responsabilité des Houthis et accusé l'Iran, qui a démenti toute implication.

«Les violations du droit humanitaire international et des droits humains continuent d'être commises à une large échelle par toutes les parties au Yémen en toute impunité», indiquent aussi les experts. «Les arrestations et détentions arbitraires, les disparitions, la torture de détenus, se poursuivent du fait du gouvernement yéménite, de l'Arabie saoudite, des Houthis et des forces affiliées aux Emirats Arabes Unis», affirme le rapport.

Les experts disent avoir «identifié un réseau Houthi impliqué dans la répression des femmes qui s'opposent aux Houthis, incluant le recours à la violence sexuelle, dirigé par le chef du département d'enquête criminelle basé à Saana, un dénommé Sultan Zabin».

La guerre oppose au Yémen depuis plus de cinq ans les Houthis, soutenus par l'Iran, et les forces du gouvernement, appuyées depuis 2015 par une coalition militaire menée par l'Arabie saoudite. Selon plusieurs ONG, elle a fait des dizaines de milliers de morts, essentiellement des civils et provoqué d'après l'Onu la pire crise humanitaire au monde.

AFP


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