Tempête Gloria: les sinistrés commencent à évaluer les dégâts

  24 Janvier 2020    Lu: 836
  Tempête Gloria:   les sinistrés commencent à évaluer les dégâts

JOSEP LAGO/AFP
Après le passage de la tempête Gloria, qui a noyé la région sous des trombes d'eau, les habitants sinistrés de l'Aude et des Pyrénées-Orientales commencent à évaluer les dégâts. Le département de l'Aude est toujours en vigilance orange en raison des risques de crues et d'inondations ce vendredi. L'alerte a, en revanche, été levée dans les Pyrénées-Orientales.

«C'est la catastrophe. L'eau est montée à plus d'un mètre», se désole à Limoux Jean-Claude Rivet, 76 ans, en montrant la trace laissée par l'eau sur le mur de sa villa à une trentaine de mètres de l'Aude. Avec l'aide du propriétaire de la maison, ils nettoient et essaient de retirer la boue qui s'est accumulée à l'intérieur. «Tout est foutu, les meubles, mes papiers, la bouffe, les matelas. On n'y peut rien, c'est comme ça». Une soixantaine d'habitants de son quartier de Flassian ont été évacués mercredi puis accueillis dans un gymnase, un sort partagé par quelque 250 riverains de l'Aude dans le département.

Certains s'inquiètent encore d'une remontée des eaux. «Soleil revenu, mais l’eau est remontée. Voies sur berges toujours inondées à Limoux. Les eaux de la haute vallée et des Pyrénées n’en finissent plus de descendre», a tweeté jeudi dans l'après-midi, une internaute.

Plus en aval, à Carcassonne, Myriam Ledoux s'emploie à chasser l'eau et la boue qui macule le carrelage de son salon, dans le quartier du Palais, inondé pendant la nuit. «L'eau s'est infiltrée par la porte et la fenêtre, on a essayé d'écoper mais ça ne servait à rien» raconte-t-elle. «Heureusement qu'on a pu relever les meubles».

En fin de journée, jeudi, seul un tronçon de l'Aude, entre Quillan et Carcassonne, restait en alerte rouge crue sur les cours d'eau de la région, après des «cotes historiques autour de 2.20m entraînant d'importants dommages» selon Vigicrues. Mais quelque 300 personnes restaient empêchées de regagner leur domicile, selon la préfecture, et 396 foyers toujours privés d'électricité, la décrue ne s'amorçant que lentement.

Le trafic était également toujours perturbé sur une soixantaine d'axes routiers, tandis que trois communes étaient privées d'eau potable, sans rétablissement en vue avant le début de la semaine prochaine.

Dans les Pyrénées-Orientales, où 1500 personnes ont été évacuées mercredi, l'Agly, au nord de Perpignan, a été rétrogradée en vigilance orange. La préfecture a toutefois maintenu pour la journée son ordre d'évacuation des populations vivant à moins de 300 m du fleuve de six communes catalanes. Dans l'une d'elles, à Claira, Francis Pinos, 79 ans, prend son mal en patience dans la salle polyvalente où il a passé la nuit. «Sincèrement, je pensais qu'on allait pouvoir rentrer chez nous plus rapidement, on se sent coincés ici, mais les services de secours sont impeccables, on ne manque de rien», dit-il. «Tout ça c'est aussi de notre faute, le dérèglement climatique, c'est nous, et le fait de vivre cette expérience nous en donne encore plus conscience», philosophe ce retraité.

JOSEPH LAGO/AFP

Meilleure anticipation
Daniel et Annie Berthier, un couple de retraités, ont eux décidé de retrouver leur domicile. Soulagement à leur arrivée: la maison n'est pas inondée. «À mon âge, je ne me voyais pas refaire une maison. Ouf, cette fois, le malheur ce n'est pas pour nous!», s'exclame Annie.

Sur l'ensemble des Pyrénées-Orientales, 781 foyers restaient aussi en fin de journée privés d'électricité, et une trentaine de départementales toujours coupées, avec de nombreux éboulements sur le réseau routier. Dans ces deux départements frappés par des pluies diluviennes depuis lundi, aucun blessé ni mort n'avait été signalé jeudi.

Le phénomène météorologique, s'il a été qualifié d'exceptionnel pour sa durée par Météo-France, a été moins violent et moins brutal que lors des inondations du 15 octobre 2018 dans l'Aude -- qui avaient tué 14 personnes, notamment à Trèbes-- permettant une meilleure anticipation et une plus grande réactivité des pouvoirs publics.

JOSEPH LAGO/AFP

En Espagne, 11 personnes ont trouvé la mort et quatre autres sont portées disparues. Parmi les victimes, un homme a été emporté par la mer alors qu'il pêchait dans la ville côtière d'Ametlla de Mar et un autre a été retrouvé mort dans sa voiture à l'intérieur des terres à Cabaces, où il y a eu des inondations. «Je pense que ce qui est important en ce moment, c'est que nous soyons tous unis, que nous travaillions côte à côte et que nous coopérions, comme nous le faisons», a déclaré le premier ministre Pedro Sanchez aux journalistes après avoir survolé les régions de l'est de l'Espagne qui ont été touchées.

Les habitants ont dû se débattre avec les débris de la tempête Gloria, notamment des ponts effondrés, des lignes de chemin de fer endommagées et des plages entières balayées par les vagues.

L'autorité météorologique nationale a déclaré que la tempête avait commencé à se retirer, mais que plus de 100 routes restaient fermées et que des dizaines de milliers d'élèves n'étaient pas scolarisés.

Par Le Figaro


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