Espagne: l'ex-chef de la police catalane sur le banc des accusés

  20 Janvier 2020    Lu: 650
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Josep-Lluis Trapero (c), chef des Mossos d'Esquadra, la police de Catalogne, arrive au tribunal de Madrid, le 6 octobre 2017 © AFP/Archives JAVIER SORIANO

Ancien chef des Mossos d'Esquadra, Josep Lluis Trapero, est accusé de rébellion par le parquet qui réclame 11 ans de prison à son encontre. Le procès a débuté peu avant 10H30 (09H30 GMT) devant le haut tribunal de l'Audience Nationale à San Fernando de Henares, près de Madrid.

Deux autres responsables de la police et du ministère catalan de l'Intérieur, Pere Soler et César Puig, sont également accusés de rébellion et risquent aussi 11 ans. La quatrième accusée, Teresa Laplana, un officier de police, est accusée de sédition et risque quatre ans de prison.

Ce procès s'ouvre trois mois après la condamnation le 14 octobre à de lourdes peines de prison de neuf dirigeants indépendantistes. Elle avait entraîné des manifestations parfois violentes dans la riche région du nord-est, maintenue en ébullition depuis dix ans par les séparatistes.

Dans un précédent qui pourrait bénéficier à M. Trapero, la Cour suprême avait écarté le chef d'accusation de rébellion contre ces neuf dirigeants et opté pour celui de sédition, passible de peines moins lourdes.

Police catalane passive

Les audiences doivent durer jusqu'au 19 mars. Certains des dirigeants indépendantistes en prison ont été appelés à témoigner. Le tribunal va se pencher sur le rôle des Mossos en 2017, année où les indépendantistes, au pouvoir en Catalogne, organisèrent un référendum d'autodétermination pourtant interdit par la justice avant de proclamer en vain une république catalane indépendante.

La justice reproche à la police régionale sa «passivité totale» à l'heure d'empêcher ce référendum, émaillé de violences de la part des forces de l'ordre nationales. Des accusations dont se défend M. Trapero qui avait affirmé, lors du procès des dirigeants indépendantistes, que le dispositif mis en place par les Mossos «n'avait aucunement pour intention de faciliter le référendum».

Dès la déclaration d'indépendance, Madrid avait démis le gouvernement catalan et M. Trapero, dissous le parlement régional et suspendu l'autonomie de la région.

Changement de ton gouvernemental

Ce nouveau procès sur la tentative de sécession de 2017 coïncide à une semaine près avec la prise de fonction, le lundi précédent, du nouveau gouvernement de Pedro Sanchez. Celui-ci doit sa reconduction au pouvoir à l'appui d'une partie des séparatistes catalans.

Dans ce contexte, M. Sanchez va faire nommer son ancienne ministre de la Justice, Dolores Delgado, à la tête du parquet général. L'institution pourra avoir de l'influence dans les affaires en cours, dont un autre procès à venir contre des membres du bureau du parlement catalan, et dans l'éventuelle obtention par les séparatistes emprisonnés de régimes de semi-liberté. (AFP)


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