L'ONU réclame le rapatriement des enfants de djihadistes étrangers en Syrie

  16 Janvier 2020    Lu: 632
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AFP

Des enquêteurs de l'ONU ont appelé jeudi les pays à rapatrier les enfants de djihadistes étrangers du groupe Etat islamique (EI) qui se trouvent en Syrie, y compris avec leurs mères.

Dans un rapport publié jeudi, la Commission d'enquête indépendante et internationale (COI) sur la Syrie, créée en 2011 par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, explique que nombre de ces enfants se trouvent en situation «particulièrement précaire» car ils ne disposent pas de document d'identité.

Nés dans des zones anciennement contrôlées par l'opposition syrienne, ces enfants peinent à obtenir leur enregistrement à l'état civil «car les documents fournis par les groupes armés ne sont pas reconnus par les autorités gouvernementales compétentes», détaille le rapport. Les enquêteurs demandent aux pays d'origine des combattants étrangers de prendre «immédiatement des mesures pour simplifier l'enregistrement de leurs ressortissants nés en Syrie, dans le but ultime de les rapatrier dès que possible, ainsi que les personnes qui s'occupent d'eux».

Depuis la chute en mars du «califat» de l'EI proclamé en 2014, la communauté internationale est confrontée au casse-tête du rapatriement des familles des djihadistes capturés ou tués en Syrie et en Irak. Les retours dans les pays occidentaux comme l'Autriche, l'Allemagne ou la France ont lieu au compte-gouttes.

La Commission de l'ONU sur la Syrie appellent les Etats à donner «la priorité au rapatriement des enfants non accompagnés» afin de les réunifier avec leurs familles. «Les Etats ont des obligations bien définies de protéger les enfants, y compris contre l'apatridie. Ne pas respecter ces principes fondamentaux constituerait une dérogation claire à cette obligation», a noté Hanny Megally, membre de la COI dans un communiqué.

Lorsqu'elles sont présentes, «les mères devraient être rapatriées avec leurs enfants pour garantir le respect du principe de l'intérêt supérieur de l'enfant», souligne le rapport, qui demande aussi aux pays d'origine de ne pas priver les parents de leur nationalité «compte tenu de l'impact sur les enfants».

Début novembre, une responsable du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme, Marie-Dominique Parent, avait chiffré à entre 700 et 750 le nombre d'enfants nés de parents ressortissants de l'UE qui sont retenus dans des conditions précaires dans des camps du nord-est de la Syrie. Au total, quelque 12.000 étrangers, 4000 femmes et 8000 enfants, sont installés dans trois camps de déplacés du nord-est, la grande majorité dans celui d'Al-Hol, selon des statistiques des autorités kurdes. (AFP)


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