Boeing abattu: «furieux», Trudeau demande des comptes à l'Iran

  12 Janvier 2020    Lu: 810
Boeing abattu: «furieux», Trudeau demande des comptes à l

«Furieux», le premier ministre canadien Justin Trudeau a exigé ce samedi 11 janvier de l'Iran qu'il fasse toute la lumière sur la catastrophe du Boeing ukrainien abattu par erreur par un missile iranien et a appelé Téhéran à en «assumer l'entière responsabilité», y compris financière.

Alors que l'Iran et le Canada n'ont plus de relations diplomatiques depuis 2012, Justin Trudeau a annoncé samedi qu'il s'était entretenu au téléphone avec le président iranien Hassan Rohani pour exiger une nouvelle fois une «enquête approfondie» sur cette «horrible tragédie».

Quelques heures plus tôt, dans une spectaculaire volte-face, l'Iran a présenté ses excuses pour avoir abattu «par erreur» le Boeing 737-800 de la compagnie Ukraine Airlines International, à bord duquel 176 personnes, dont 57 Canadiens, ont trouvé la mort. C'est cette thèse qui était privilégiée par plusieurs pays, Canada en tête.

«Ce matin j'ai parlé au président iranien Rohani et je lui ai dit que les aveux de l'Iran (...) étaient un pas important en vue d'apporter des réponses aux familles, mais j'ai souligné que d'autres mesures doivent être prises», a expliqué M. Trudeau. «Il faut faire toute la lumière sur les raisons qui ont provoqué une tragédie aussi horrible», a-t-il martelé, exigeant que le Canada soit étroitement associé à l'enquête.

«Ce que l'Iran a reconnu est très grave, abattre un avion de ligne commercial est horrible, l'Iran doit en assumer l'entière responsabilité», a ajouté M. Trudeau. Il s'est dit «scandalisé et furieux» et a estimé que «cela n'aurait jamais dû arriver, même dans une période de tension accrue».

C'est ce contexte qu'a évoqué Téhéran pour justifier en partie son «erreur», pointant du doigt la part de responsabilité de l'«aventurisme américain» dans ce drame. Une allusion à la tension provoquée par l'élimination le 3 janvier du général iranien Qassem Soleimani dans un tir de drone à Bagdad, sur décision du président Donald Trump.

Interrogé pour savoir si Ottawa comptait demander à Téhéran des compensations financières pour les familles des victimes canadiennes, M. Trudeau a répondu positivement. «C'est certainement quelque chose qui va devoir faire partie» des discussions, a reconnu M. Trudeau, qui a rencontré vendredi, loin des caméras, des familles de victimes à Toronto.

Cette ville abrite la plus importante communauté iranienne du Canada (environ 100.000 personnes sur les 210.000 dans tout le pays), l'une des plus importantes d'Amérique du Nord après Los Angeles. De nombreuses veillées aux chandelles ont aussi été organisées dans tout le pays, notamment à Montréal, Ottawa, Toronto et Edmonton (ouest) d'où étaient originaires la plupart des victimes. Parmi elles de nombreux étudiants ou universitaires.

Le premier ministre a par ailleurs annoncé qu'une équipe de responsables canadiens était attendue dans la nuit à Téhéran, après l'octroi par l'Iran de trois premiers visas à des membres de l'équipe de «déploiement rapide».

Une équipe de 10 représentants consulaires canadiens, qui seront notamment chargés de l'identification des victimes et de leur rapatriement, et deux enquêteurs du Bureau de la sécurité des transports (BST) étaient en attente de visa à Ankara. «D'autres membres de l'équipe suivront» et «les Iraniens coopèrent actuellement dans la délivrance de visas», a-t-il précisé.

AFP


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