Le socialiste espagnol Pedro Sanchez attendait jeudi que le parti indépendantiste catalan ERC ouvre, sauf surprise, la voie à sa reconduction au pouvoir qui mettrait fin à des mois de paralysie politiqu. Le conseil national d'ERC (Gauche Républicaine de Catalogne) se réunit à 17h (16h GMT) à Barcelone, dans le nord-est de l'Espagne, et annoncera vers 19h(18H00 GMT) s'il soutient la volonté des hauts dirigeants du parti de s'abstenir lors d'un vote de confiance au parlement dans les jours à venir.
Vainqueur affaibli des dernières élections législatives du 10 novembre, le socialiste a pour allié principal le parti de gauche radicale Podemos, avec qui il veut former le premier gouvernement de coalition du pays depuis la fin de la dictature franquiste en 1975. Mais ensemble, les socialistes et Podemos ne comptent que 155 députés sur les 350 du parlement. Ils ont donc besoin de l'appui d'autres formations pour que Pedro Sanchez puisse être reconduit à la tête du gouvernement.
Dans un parlement très fragmenté, l'abstention des 13 députés d'ERC est la dernière pièce du puzzle nécessaire à l'obtention de la confiance du parlement par Pedro Sanchez, à qui les nationalistes basques du PNV ont déjà apporté leurs voix.
Les détails de l'accord scellé entre les socialistes et la direction d'ERC après de longues semaines de négociations n'ont pas été rendus publics, mais la direction d'ERC assure avoir obtenu de Pedro Sanchez la mise en place d'une table de négociations entre gouvernements central et catalan destinée à trouver «une solution démocratique au conflit» en Catalogne.
Investiture attendue mardi
Cette riche région du Nord-Est, dont le gouvernement régional est contrôlé par les séparatistes, a été secouée en octobre par de nombreuses manifestations ayant parfois dégénéré en violences après la condamnation à la prison de neuf dirigeants indépendantistes, dont le chef d'ERC Oriol Junqueras, pour leur rôle dans une tentative de sécession en 2017. Si elle se confirme, l'abstention d'ERC permettra l'investiture de Pedro Sanchez lors d'un deuxième vote du parlement mardi où une simple majorité relative lui suffira.
Avant cela, les députés commenceront à débattre samedi - en plein week-end de l'Epiphanie, où le pays est normalement à l'arrêt - et voteront une première fois dimanche. Mais PedroSanchez ne sera pas en mesure d'obtenir la majorité absolue de 176 voix nécessaire pour l'emporter lors de ce premier vote de confiance.
L'investiture probable du socialiste mettra fin à des mois de paralysie, dans un pays empêtré dans une instabilité politique chronique depuis 2015. Arrivé au pouvoir en juin 2018 après avoir renversé le conservateur Mariano Rajoy grâce à une motion de censure, le socialiste avait été contraint de convoquer des élections en avril 2019 après avoir été lâché par les indépendantistes catalans. Vainqueur de ce scrutin, il n'avait pas réussi à être reconduit en raison notamment de l'échec de ses négociations avec Podemos et de nouvelles élections avaient dû être convoquées pour novembre, les quatrièmes en quatre ans.
Afp
