L'ambassadeur américain menace le Soudan du Sud de nouvelles sanctions

  18 Décembre 2019    Lu: 624
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L'ambassadeur américain au Soudan du Sud, de retour à Juba après avoir été rappelé, a prévenu mercredi que son pays n'hésiterait pas à imposer de nouvelles sanctions si Washington n'est pas satisfait des progrès des discussions pour la formation d'un gouvernement d'union.

«Les sanctions sont un des outils dont nous disposons (...), et nous les utiliserons», a déclaré l'ambassadeur Thomas Hushek au cours d'une conférence de presse à Juba. Depuis la signature d'un accord de paix en septembre 2018, les combats ont fortement baissé au Soudan du Sud, mais le président Salva Kiir et le chef rebelle Riek Machar ne parviennent pas à concrétiser certaines dispositions cruciales de l'accord, dont le nombre d'Etats régionaux au sein du pays ainsi que le tracé de leurs frontières. Dans ce contexte, la formation d'un gouvernement d'union nationale, initialement prévue en mai, a été reportée une première fois au 12 novembre. Puis un nouveau délai de 100 jours a été accordé aux deux rivaux, lors d'une réunion en Ouganda rassemblant les partenaires régionaux (Kenya, Ouganda et Soudan, notamment). «Tout au long de ce processus, des dates limites ont été manquées», a souligné l'ambassadeur Hushek, assurant que les Etats-unis «veulent vraiment voir la transition se concrétiser».

Face à ces atermoiements, les Etats-unis, un des parrains de l'indépendance du Soudan du Sud, ont perdu patience. Ils avaient rappelé fin novembre leur ambassadeur afin de «réexaminer» leur relation avec le Soudan du Sud et semblent vouloir accentuer la pression sur les protagonistes. Lundi, ils ont imposé des sanctions financières ciblées aux ministres sud-soudanais de la Défense et des Affaires gouvernementales, accusés de «faire obstacle» au retour de la paix, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo menaçant de «prendre d'autres mesures contre ceux qui veulent prolonger le conflit». «La manière d'éviter de nouvelles sanctions, c'est que le processus de paix avance», a conclu Thomas Hushek. «Et si ceux visés par des sanctions montrent un changement d'attitude et deviennent des partisans et des protecteurs de la paix, ces sanctions peuvent être levées».

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en 2013, deux ans après son indépendance du Soudan, lorsque Kiir, un Dinka, a accusé Machar, son ex-vice-président, membre de l'ethnie nuer, de fomenter un coup d'Etat. Le conflit a fait plus de 380.000 morts.

AFP


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