Brexit: à peine réélu, Boris Johnson met la pression sur Bruxelles

  17 Décembre 2019    Lu: 903
  Brexit:   à peine réélu, Boris Johnson met la pression sur Bruxelles

A peine réélu à une écrasante majorité, Boris Johnson met la pression sur Bruxelles pour parvenir à un accord commercial post-Brexit avant la fin 2020, excluant toute prolongation de la période de transition censée adoucir la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

Faisant resurgir le spectre d'une rupture brutale, le premier ministre britannique veut interdire par une loi toute extension au delà de 2020 de la période de transition suivant la sortie du Royaume-Uni de l'UE le 31 janvier, alors que les responsables européens jugent déjà ce délai très court pour conclure un tel accord. Cette décision intervient alors que celui qui se présente comme le champion du Brexit réunit ses ministres mardi matin et que le nouveau Parlement siège pour la première fois depuis les élections législatives de jeudi, marquées par le triomphe des conservateurs, avec 365 sièges sur 650.

«La semaine dernière, le public a voté pour un gouvernement qui réaliserait le Brexit et permettrait à ce pays d'aller de l'avant. Et c'est exactement ce que nous avons l'intention de faire dès cette semaine», a indiqué une source au 10, Downing Street. «Notre programme indiquait clairement que nous n'étendrions pas la période de transition et la nouvelle loi d'application de l'accord de retrait interdira légalement au gouvernement d'accepter toute extension», a-t-elle ajouté.

Le «no deal» en perspective

Vendredi, le dirigeant conservateur présentera donc à la Chambre des communes une version révisée de cette loi d'application de l'accord négocié avec Bruxelles encadrant la sortie du Royaume-Uni de l'UE, la première version soumise aux députés avant les législatives n'ayant pas fait consensus. De quoi fâcher les europhiles, quelques jours après que Boris Johnson se soit posé en rassembleur d'un pays meurtri par ses divisions sur le Brexit, adopté avec 52% des voix en juin 2016. Cette nouvelle perspective d'un «no deal» a aussitôt fait fortement baisser la livre, mettant fin à plusieurs jours d'enthousiasme.

L'accord de divorce prévoit une période de transition jusqu'à fin 2020, prolongeable une fois d'un an ou deux, afin d'éviter une rupture brutale entre Bruxelles et Londres dommageable pour l'économie, après 47 ans de mariage difficile. Pendant cette transition, les Britanniques continueront d'appliquer les règles européennes et d'en bénéficier. Ils verseront leur contribution financière, mais sans siéger dans les institutions ni participer aux décisions. Pour que cette transition soit étendue, Londres doit en faire la demande avant le 1er juillet 2020. C'est durant cette période que les négociations, qui s'annoncent difficiles, devront être menées.

La plupart des experts jugent ce délai de onze mois insuffisant: il faut en général plusieurs années pour négocier un accord commercial bilatéral. Ce calendrier est également jugé «très court» à Bruxelles, qui a mis le Royaume-Uni en garde contre toute concurrence déloyale: «Pas question de conclure les négociations quel qu'en soit le prix», a insisté le président du Conseil européen, Charles Michel. (AFP)


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