Ouïghours: Pékin défend ses camps controversés au Xinjiang

  09 Décembre 2019    Lu: 779
Ouïghours: Pékin défend ses camps controversés au Xinjiang

Lors d'une conférence de presse à Pékin ce lundi, le président du Xinjiang, Shohrat Zakir - un Ouïghour - a démenti les chiffres indiquant que plus d'un million de musulmans seraient détenus dans les camps de «formation» chinois.

Il n'a toutefois pas indiqué le nombre de personnes étant passés par ce que Pékin qualifie de «centres de formation professionnelle», ajoutant que «des gens (y) entrent et sortent». Cette déclaration fait suite à la publication, le mois dernier, par le New York Times de plus de 400 pages de documents secrets jetant une lumière crue sur les mécanismes de surveillance à l'oeuvre au Xinjiang, en réaction à des attentats attribués à des indépendantistes ou à des islamistes de l'ethnie ouïghoure. Le sujet a pris la semaine dernière une tournure politique aux Etats-Unis après l'approbation à la Chambre des représentants d'un projet de loi appelant à imposer des sanctions contre de hauts responsables chinois du Xinjiang. Des experts et des organisations de défense des droits de l'Homme accusent Pékin d'avoir interné au Xinjiang jusqu'à un million de musulmans, principalement d'ethnie ouïghoure.

Selon Pékin, ces établissements sont destinés à prévenir l'extrémisme et la radicalisation grâce à l'enseignement du mandarin et de compétences professionnelles. «Avec l'aide du gouvernement, les étudiants ont trouvé un emploi stable et amélioré leur qualité de vie», a assuré Shohrat Zakir. Xu Hairong, responsable du Parti communiste chinois (PCC) pour la ville de Urumqi, la capitale du Xinjiang, a critiqué le New York Times pour les fuites de documents, et a accusé le journal de «déformer et calomnier avec malveillance» les centres de formation.

Mardi, la Chambre des représentants aux Etats-Unis a approuvé à une écrasante majorité un projet de loi sur les Ouïghours. Le texte, qui appelle à des sanctions contre Pékin en réponse à l'internement de musulmans, doit encore être validé par le Sénat, où il devrait rencontrer un grand soutien, avant d'être envoyé à Donald Trump. En réponse, les médias chinois ont organisé la contre-attaque ces derniers jours, en publiant sur Twitter des vidéos sous-titrées en anglais d'attaques meurtrières ayant frappé le Xinjiang. Lors de la conférence de presse de lundi, les responsables ont également diffusé des extraits d'un documentaire officiel sur la lutte antiterroriste dans la région.

AFP


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