Washington menace de surtaxer des produits français jusqu'à 100%

  03 Décembre 2019    Lu: 933
  Washington menace de surtaxer des produits français jusqu

En représailles à la taxe Gafa, qui impose à hauteur de 3% les géants du numérique en France, près de 2,4 milliards de dollars de nos produits pourraient être concernés.

Une décision qui a un certain goût de vengeance pour le gouvernement Trump. Alors que le président des Etats-Unis n'a cessé de fustiger la taxe française sur les entreprises numériques, la fameuse «Taxe Gafa» (Google, Apple, Facebook et Amazon), le Bureau du représentant américain au commerce a déclaré envisager de surtaxer des produits français jusqu'à 100%.

Près de 2,4 milliards de dollars de produits seraient concernés. Parmi ceux qui pourraient être surtaxés figurent de nombreux fromages dont le Roquefort, les yaourts, le vin pétillant ainsi que des produits cosmétiques comme le savon et le maquillage ou encore les sacs à main. Ces nouvelles menaces sont dévoilées la veille d'une rencontre entre Donald Trump et Emmanuel Macron, qui doit se tenir mardi à Londres à 14 heures (temps universel), dans le cadre du sommet de l'Otan.

Il s'agit de représailles économiques, le gouvernement américain estimant que la taxe Gafa constitue une forme de «discrimination» contre les sociétés américaines. Plus précisément, cette annonce fait suite à une enquête ouverte en juillet dernier par le représentant américain au Commerce (USTR) concluant que cette législation française dite «Gafa» porte préjudice aux entreprises américaines.

La proposition de l'USTR, qui doit encore recevoir l'aval du président américain Donald Trump, risque d'intensifier les frictions avec l'Union Européenne. Car la France n'est pas la seule dans le viseur des Etats-Unis. L'Autriche, l'Italie et la Turquie ont également été pointées du doigt par le gouvernement américain.

En France, la taxe Gafa impose les géants du numérique à hauteur de 3% du chiffre d'affaires réalisé en France, notamment sur la publicité ciblée en ligne, la vente de données à des fins publicitaires et la mise en relation des internautes par les plateformes. Cette solution a vocation à n'être que temporaire dans l'attente d'un aboutissement de négociations internationales. Lundi, bien avant l'annonce de cette proposition, le ministre français de l'économie Bruno Le Maire avait prévenu que la France ne renoncerait «jamais» à sa taxe sur les géants de la tech, et reproché aux Etats-Unis de ne plus vouloir d'un grand accord international sur la fiscalité du numérique.

Le Figaro


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